Depuis la dernière réforme du Bac, l’oral entre dans les formes d’évaluations générales, et n’est plus l’apanage de quelques matières… Ok, mais les élèves du système français n’ont jamais été formés à l’oral… Les montages que l’on propose ici ont pour but d’acquérir une relative aise à l’oral…
=> Quel oral ?
On comprend ce mot non pas comme une récitation : le fleuron de l’enseignement, la poésie, est déclinée dans l’enseignement jusqu’à la nausée. On apprend par cœur, on récite par cœur.. Et assez souvent c’est tellement « par cœur » que ce n’est pas « par esprit »… « Savoir par cœur n’est pas savoir », ce n’est pas révolutionnaire, c’est même plutôt passéiste : j’ai trouvé la citation dans les Essais de Montaigne (fin XVIe siècle pour ceux qui n’auraient pas de repères)…. Donc l’oral visé, on se met à la mode, est l’oral style « grand oral » fin terminale. C’est à dire la situation dans laquelle un.e élève présente sans notes, sans support, une thématique qu’il.elle possède car il.elle l’a choisie, travaillée et mise en forme… Pas de poésie. Pas de notes qui permettent de cacher son regard. Rien que soi-même… Rien que ça, ça vaut le détour.. Mais c’est vrai c’est une mode. Les jeunes savent aujourd’hui qu’ils doivent assumer une apparence, une image.. Donc ceux qui nous dirigent ont pris acte de cela et l’intègre pour rajeunir les méthodes.. Pourquoi pas…..
=> Quelle place pour le montage ?
Dans l’épreuve du bac, aucune ! Mais faut-il vraiment que je me mette à parler comme cette instit d’un de mes enfants disant dans une réunion, sans rire, alors qu’il était en CP, qu’elle les préparait au bac… Ouaou ! Des années à préparer le bac, cette religion là est du genre radical ! Alors, laissant les talibans du bac stresser les gosses dès la maternelle, je propose un entraînement qui a pour objectif de multiplier les moments d’oral. Non, on ne singera pas le grand oral, mais on va s’en rapprocher. Comme une bouée qui permet d’aller dans l’eau.. Après tout on n’apprend pas à nager en quelques secondes, et on n’est pas doué en natation par opération du saint Esprit… Voilà la place du montage dans cette approche de l’oral : une bouée…
=> Comment procéder ?
Les élèves vont se voir proposer des exposés en 5 minutes, sans notes et avec montage… Le montage est réalisé par les élèves eux-mêmes. Libres à eux de l’illustrer. Libres à eux de faire apparaître les mots clés de l’exposé, le plan, les sources, les statistiques, un document à commenter… NE PAS INTEGRER DE PHRASE ENTIERE de l’exposé.. On se retrouverait alors dans la ridicule situation d’un individu lisant un texte lisible par tous… Pas pareil si c’est un texte à commenter , bien sur !!!! L’objectif est simple, mais il faut le tenir, et c’est pas toujours évident… Avec ce montage, fait par ses soins, l’élève doit présenter le sujet en temps limité (5 minutes) en « improvisant » un discours, non appris par cœur (ça gâche tout) et sans se cacher derrière ses notes… Gageons que cet exercice permettra à l’élève de s’entraîner à parler d’un sujet qui lui est moyennement familier à un public…
Quelques conseils :
=> POUR UN EXPOSE de 5 minutes…
Ne multipliez pas les diapos. entre 10 et 15 est un ordre de grandeur pertinent … Sauf si vous construisez un schéma en expliquant au fur et à mesure.
Attention à l’utilisation d’image sans intérêt ou seulement pour illustrer.. du style :
« ces changements climatiques provoquent des catastrophes naturelles qui font des milliers de victimes comme les inondations.. Voilà l’image d’une inondation au Bangladesh.. »
Une image, il faut toujours essayer d’en tirer quelque chose… amener le public à regarder tel ou tel détail. remettre en contexte. découper l’image en dessinant avec un feutre les différents espaces…
Rappelez vous combien c’est fastidieux de regarder l’écran pour lire un texte… Les mots qui apparaissent sur l’écran doivent être les MOTS CLES.. C’est à vous de les expliquer.
Autres mots à faire apparaître : le plan de l’exposé.. ça permet de comprendre votre progression.
Suivez le cheminement habituel utilisé à l’écrit : une introduction qui pose les termes, la problématique et annonce le plan. Une structure visible de votre exposé. Quelque part vos sources peuvent apparaître, de préférence à la fin….
=>le format PECHA KUCHA, une solution plus sportive….
La seule différence réside dans le fait que le montage Pecha-Kucha est chronométré et le passage des diapos se fait automatiquement (PPT et open office offrent la possibilité de faire ça…) . Le tout est d’arriver à adapter son débit au défilement des diapos. Les logiciels-applications permettent d’avoir 1 temps pour toutes les diapos ou pour chacune.. Le plus simple est de garder le format 1 diapo-20 secondes… Du coup 5 minutes passent en 15 diapos… pas plus !
Les élèves trop souvent obsédés par la réussite ne prennent pas cet exercice-là car ils ont peur de rater… N’est-on pas à l’école pour s’entraîner ? Quel est le rôle de prof si ce n’est de coacher l’élève pour qu’il réussisse de mieux en mieux ??? Notre culte des héros et des génies empêche l’entraînement.. Seuls les profs de sport et d’APL ont cette fonction.. Devant les autres profs, les élèves se forcent toujours à briller…Peut-on créer une ambiance d’apprentissage à l’école et sortir du modèle du jeu télévisé ????
Rien ne vaut la PRATIQUE… c’est vrai, c’est un mot difficile à admettre dans l’enseignement général.. mais on se soigne !!!!