Conseil constitutionnel

Quand on fréquente régulièrement le 1er étage  de l’Alcazar, on tombe sur des nouveautés et on comprend que ceux qui bossent là bas.. ils bossent !

Voilà un petit livre qui a l’air de rien, mais pour des gens qui veulent un jour faire du droit c’est une belle entrée en matière. Le bouquin sorti en 2023 s’intitule La Constitution maltraitée – Anatomie du Conseil constitutionnel et son auteure est Lauréline Fontaine (cf https://www.ledroitdelafontaine.fr/ ), la préface est d’Alain Supiot.. Un bonhomme à connaître (« Le gouvernement par les nombres » et autres études sur le travail, à consulter également à l’Alcazar, quelques préfaces sympathiques aussi…)… Bref !

quelques extraits du début pour donner envie…

La préface de Supiot commence par cette manie française de donner des leçons de démocratie au monde entier…

« Qu’il s’agisse de la composition du Conseil constitutionnel, de la motivation de ses décisions, de l’équité des procédures, du mode de désignation de ses membres, de leurs compétences juridiques (…) on cherche vainement un seul registre sur lequel la France aurait des leçons à donner au reste du monde. »

« En 1958, pour la première fois de son histoire la France s’est dotée d’un Conseil Constitutionnel. Fort modestes, ses fonctions étaient (..) plutôt celles d’un arbitre de touche chargé de préserver le pouvoir exécutif des empiètements du pouvoir législatif ; et accessoirement celles d’une maison de retraite assurant les vieux jours des anciens présidents de la République. Selon la légende dorée promue par le monde politico-médiatique, une transformation entamée en 1974 et parachevée e 2008 aurait fait du CC une véritable cour constitutionnelle… »

Dans l’introduction, L Fontaine enchaîne après ce rappel chronologique :

« Mais alors comment concilier cette idée (le CC est devenu un véritable contre-pouvoir selon le récit idyllique repris dans le paragraphe ci-dessus) avec le constat de beaucoup d’observateurs de la vie politique et juridique française que, depuis une trentaine d’années, les libertés sont progressivement et scrupuleusement grignotées ? Les lois adoptés par le Parlement, à l’initiative du gouvernement le plus souvent, abaissent constamment et très surement le niveau de protection et de jouissance de ces droits et libertés que constituent la liberté individuelle d’aller et de venir, de penser, de s’exprimer, de se réunir, de manifester, de protéger sa vie privée, d’être à l’abri de décisions administratives ou judiciaires arbitraires. (…) Or ces lois ont été validées par le CC, qui n’a donc rien empêché. Elles ont aussi favorisé la conception et la raison néolibérale du monde et non le caractère « social » de la République, pourtant proclamé à l’art. 1er de la Constitution, mais auquel le CC ne s’est jamais référé depuis qu’il rend ses décisions. »

« Le Conseil n’empêche par le démantèlement progressif des droits et libertés individuels, il participe même de celui-ci en encourageant, chaque fois qu’il le peut, le renforcement des libertés économiques de personnes ou de groupes puissants. Il est donc plus que nécessaire de porter attention à ce qu’il est, comment il travaille et comment il maîtrise sa communication sur ces sujets. »

Mon rôle d’agitateur se termine là.. Il y en a assez pour tirer une citation pour un devoir sur la Ve République ou les questions constitutionnelles.. Les plus fous iront voir le livre dans les rayons du 1er étage de l’Alcazar… ou iront constater que sur le site de L Fontaine, un colloque sur le CC est annoncé pour mars 2024.. oui c’est passé, mais ce travail de recherche met du temps à émerger dans les médias mainstream ! Vous allez en entendre parler dans les colonnes du Monde ou du Fig… mais quand..?

Débattre

Pour la méthode :

faire des équipes, ici nous en avons 6  (vous trouverez les consignes dans la séquence 5 de cette page là : https://histegeodgab.com/term/emc-tle/democratie-s2/ )

D’abord choisir des thèmes de réflexions et construire des tableaux argumentaires, c’est-à-dire juste arriver à collecter les arguments possibles et imaginables sur une question MAIS TOUJOURS veiller à ce qu’il y ait un argument et son contre-argument.

Ensuite, organiser des séries de débats contradictoires dans lesquels chaque débatteur (entouré de son équipe qui peut lui fournir par petits papiers interposés des réponses, des rebondissements) discute avec un débatteur d’une autre équipe (qui aide de la même manière).

L’équipe dite A est pour, la B est contre. Le débat commence par la prise de parole du A.

Initialement, on a organisé de petits débats 3 puis 4 minutes. Chaque équipe est tour à tour « pour » et « contre »…
pour une idée de l’alternance :
TAB débats

Le débatteur est évalué par l’équipe adverse sur sa conviction  : s’il est convaincu de ce qu’il avance et s’il arrive à convaincre… Charge au prof de faire la moyennes des notes données par équipes pour chaque débatteur qu’elle a rencontré…
Le prof évalue le tableau argumentaire.

Pour la réaction des élèves (en vrac) :

  • trop peu de temps de débat – questions difficiles
  • ça m’a aidé à gérer mon stress
  • j’ai détesté participer au débat
  • la voix de certaines personnes est intimidante
  • on a pu débattre sans jugement
  • choix des groupes par affinité c’est super
  • j’ai appris que je pouvais changer d’opinion
  • pas assez de temps
  • c’est une nouvelle façon de prendre la parole
  • pas toujours d’accord avec les arguments qu’on défend
  • j’ai réussi à m’exprimer avec plus de confiance
  • moins stressant que devant la classe
  • c’est mieux de débattre entre nous
  • pas l’habitude des débats
  • les sujets étaient trop semblables
  • exercice cultivant (sic)
  • certains participent moins
  • esprit d’équipe
  • sérieux et ludique
  • certains ne sont pas respectueux et prennent tout le temps la parole
  • notes données par les autres injustes et injustifiées, pénalisantes (une seule remarque : la moyenne des notes données par les élèves est de 8.6/10 ;  je n’estime pas 17/20 pénalisant… C’est ce qu’on appelle l’évaluation par les pairs)

Ha … La société….

Lecture du jour…

2 articles du même journal Le Monde qui, dit-on parfois, serait à gauche… Faut voir.. on dit tellement de choses aujourd’hui !

Premier article sur les masters… En gros l’accès au master s’est démocratisé et du coup les masterisés n’arrivent pas à trouver du boulot facilement… Je suis marqué par cet étudiant en histoire belle licence, beau master qui se retrouve gardien de musée…. Et notre journal de presque regretter cette démocratisation… Ben oui ! Nos pauvres étudiants à qui on a donné le bac il y a 4 ans peinent à trouver du boulot aujourd’hui alors qu’on leur a fait miroiter un avenir dans la recherche par exemple … Sans doute ces anciens élèves n’ont ils pas compris que les ex futurs chercheurs c’est nous les profs qui sommes devenus profs alors qu’on voulait plutôt se plonger dans les archives qui n’attendent que ça … Quel ministre va oser consulter les statistiques pour constater le nombre de thésards qui sont devenus profs ?… N’attendant que l’accès a un carton d’archives et qui ont comme réponse l’alphabétisation… Cool !

Je reprends… Voilà donc un journal dit de gauche se lamentant sur la démocratisation des masters…. Et que lit on plus loin dans le même journal ? Un article encore plaintif (spécialité société du XXIe siècle) sur les stages kebab, comprenez les stages que les élèves des quartiers font chez des commerçants dans leur entourage.. et la encore plainte contre le plafond de verre… De mon côté , dans les bahuts ou j’ai pu travailler, c’est le même système… On voudrait aller dans le labo de machin mais on va dans l’étude de l’avocat ou le cabinet du médecin de famille… Plafond de verre ?  Le même processus est a l’œuvre c’est le réseau qui fait tout et allez, encore une couche de plainte…

Monsieur Le Monde, pourquoi donc tant de scandale théatralisé ? Tu dis ici que la démocratisation c’est trop et là que c’est pas assez… Mais que veux-tu nom d’un chien ? Oui la réponse est dans l’énoncé ce que tu veux Mr le Monde c’est vendre, on a compris .. de gauche tu disais ?? Un canard est un canard d’ici ou de là….

Quel est donc le problème ? L’allongement des études est la conséquence de l’état de nos économies… La délocalisation nous a permis de mettre nos ouvriers au chômage et d’augmenter les marges de nos grandes entreprises… L’allongement des susdites études permet « en même temps » de décaler dans le temps l’arrivée sur le marché du travail ou devrait-on dire sur le marché du chômage… Les happy few s’en sortent sans forcément l’aide des études et les autres, ben les autres on s’en fout… On fait semblant de s’en occuper pour pas passer pour un pays sous développé et pouvoir critiquer ceux qui ne font pas du tout de protection sociale… le vernis.. toujours le vernis !! Notre société à plusieurs vitesses est le résultat des politiques menées depuis plus de 40 ans pour que l’État soit dégagé et non engagé… Parallèlement s’est développée dans la population une attente démesurée de l’intervention de l’État…. Attente qui se traduit par le mécontentement social qui ne s’arrête pas… On parle de crise… Ouais ! Crise je suis né avec et elle me poursuit !!! Et ce n’est pas tout… Persuadé qu’on le prend pour un con, le citoyen moyen ne s’engage plus dans son boulot .. il fait le taff sans plus.. le boulot on l’a tué aussi a coup de recherche de rendement…  Pendant que d’autres deviennent fous à vouloir obéir aux règles appliquées…. Et en plus on nous dit que le sovietisme c’était pire… Donc te plains pas !

Notre société de consommation nous plaît parce qu’elle nous donne une raison d’exister, consommer, et une raison de mourir, la pollution… C’est un système économique plein et entier .. franchement on a pas de quoi se plaindre… Les ennuis que vos grands parents avaient au bac vous les avez a bac +5… On remercie le ministre svp !  Ces mêmes grands parents ont assisté à la mort du nazisme et la reconstruction d’un monde meilleur attendu depuis le XIXe siècle mais cela n’était pas du goût des gens qui tenaient pouvoir et richesse.. résultat l’État providence se decoud et les fachos ont du succès… Je vois pas le problème…

Quand on joue avec un pistolet chargé, les Américains le savent bien, on risque de se prendre une balle… Notre libéralisme nous l’a dit : nous sommes libres, tout est accessible mais bien sûr chacun est libre de faire des conneries (ou du bien…) donc tout va bien.. Tant qu’on laisse l’illusion que tout est possible… C’est d’ailleurs le rôle de la presse de garder l’illusion… La boucle est bouclée…

Dans l’exode Moïse attends que Dieu lui parle .. Il s’attend à son intervention dans un grand fracas, pluie, vent, seisme… Et ce n’est que dans un murmure que Dieu lui parle enfin… vous voyez pas le rapport ?

international

Pour apprécier les affaires internationales en ce mois de janvier de CheMUN, voilà quelques références à avoir sous la main :
le Comité International Olympique CIO, la cour internationale de justice CIJ sur laquelle vous pourrez trouver un des derniers communiqués de l’année 23 : CIJ Af Sud 291223 , des nouvelles des affaires constitutionnelles en ISRAEL et pour terminer une ambiance chinoise de fin d’année
En tout cas, n’oubliez pas d’aller voter !

GIEC 230124

PETITE BIBLIO (Catalogue de l’Alcazar…)

le site du ministère concerné

HUET S, Le GIEC urgence climat, 2023 (ALC 622 HUET)
GERONDEAU C, Le climat par les chiffres, 2023
Une histoire mondiale de l’olympisme : 1896-2024, Atlande, 2023
CHAPPELET JL, La communauté olympique, gouvernance d’un commun socioculturel global, L’Harmattan, 2023
D’ARIENZO R, Intégrer le changement: le pari durable des JO, Eterotopia, 2023
LEVRAUT, A-M dir, Atlas des risques et des crises, Autrement, 2023
CNRS, Il y a urgence, les géographes s’engagent, CNRS éditions, 2023
DE PRYCK K, GIEC, la voix du climat, presses de Sce Po, 2022 (ALC 363.7 PRYC)
ROGER V, Paris 2024, un défi français, L’Archipel, 2022
LEVESQUE J, Du village alpin à l’événement planétaire, PUQ, 2022
DEMEESTER ML et MERCIER V, La mer Méditerranée, changement climatique et ressources durables, PAUM, 2022
MASLIN M, Le changement climatique, edp sciences, 2022
GERONDEAU C., Le CO2 est bon pour la planète, 2021 (ALC 363.7 GERO)
MARSHALL G., Le syndrome de l’autruche, 2017 (BM 304.2 MAR)
BONIFACE P
, JO politiques : Sport et relations internationales Ed. 1, Eyrolles, 2016
SCIORA R (dir), L’ONU dans le nouveau désordre mondial, 2015 (ALC 324.1 ONUD)
BONIFACE P,  Géopolitique du sport, 2014 (ALC 327 BONI)

N’hésitez pas à réfléchir non plus sur les parallèles achroniques faisables.. Par exemple, prenez une crise internationale assez bien connue et balisée, celle des missiles de Cuba en octobre 1962… Dans les conversations enregistrées dans le bureau ovale à la demande de JFK, le parallèle entre Cuba et Berlin ne cesse de réapparaître.. Si on envahit Cuba, Khrouchtchev va forcément envahir Berlin Ouest… On se rappelle qu’en octobre 1962, cela fait bien 4 ans que le dirigeant soviétique cherche une solution pour éliminer la « tumeur cancéreuse »  qu’est pour lui Berlin Ouest, cette vitrine capitaliste en plein coeur d’une démocratie populaire… Déplaçons nous => Depuis février 2022, bientôt 2 ans, les USA soutiennent l’Ukraine contre la Russie, et ils ne sont pas les seuls… Ils n’ont de cesse de soutenir également Taïwan face à la RPC… Si Uncle Sam baisse la garde en Ukraine, ne serait-ce pas le signe pour Pékin qu’il est temps d’en finir de cette exception taïwanaise… ? Ce qui se passe ici peut avoir des conséquences là bas.. Même modèle, mêmes logiques géostratégiques dans des contextes différents… Au fait : si vous trouvez que cette hypothèse est fallacieuse, n’hésitez pas à en discuter, c’est le seul objectif de mon boulot !

Une année nouvelle ?
2024 : bicentenaire de l’arrivée au trône de Charles X… on aurait pu s’en passer.. Qui va s’en emparer ?
2024 : 80e anniversaire du débarquement en Normandie et en Provence, plus que 15 ans avant le centenaire de la 2GM !
2024 : centenaire du Cartel des Gauches, mais qui va oser en parler..
2024 : 8eme centenaire de la reprise de la croisade des Albigeois ne servirait qu’à reparler « moyenageux » et sera je l’espère vivement, ignoré par les commentateurs de tous poils
On laissera sans doute tomber aussi le 5eme centenaire de la mort de Claude de France et de Vasco de Gama, le 4e centenaire de l’entre de Richelieu au conseil du roi,  le 7e centenaire de la mort de Marco Polo, le 17e centenaire de la fondation de Constantinople ou le millénaire de la mort de l’empereur du Saint Empire Henri II, sans parler des 750 ans de la mort de Robert de Sorbon.. Mais ne vous inquiétez pas, on trouvera toujours quelque chose à fêter pour faire fonctionner l’édition de livre historique !!!

Pars et cours au sup

Bientôt, c’est bientôt

Parcoursup, vous en avez cauchemardé, c’est bien ! Par ce que là, ce n’est pas encore commencé… retrouvez ICI le calendrier de ce que vous allez devoir faire… Prenez le temps, car, en fait, réellement, vous en avez du temps… Ah, oui vous avez une vie !!! Vous êtes bien les seuls !! Si vous voulez maîtriser un minimum ce qui va vous arriver dans les années qui viennent (le reste n’est pas encore programmé, je l’espère pour vous en tout cas !!!), vous avez tout le temps de chercher une formation qui vous correspond… 5 piliers pour ne pas se rater

1 – DU CLINQUANT TE PRESERVER TU DEVRAS ! Faites attention aux formations très accueillantes.. Dans ces cas là il faut se rappeler l’axiome des Libéraux : « quand c’est gratuit c’est toi le produit »… Si on vous attire par la richesse, le divertissement, bref quand ça brille, soyez sceptiques… N’oubliez pas que la formation, comme le reste, c’est un marché…

2 – A TA HAUTEUR L’AMBITION TU ADAPTERAS. Oui il faut viser haut pour aller plus haut… Mais faites attention à adapter vos attentes à vos capacités. Quand le bulletin est excellent, visez l’excellence des formations. Si le bulletin est moyen, ne visez pas l’excellence, vous allez vous casser la figure. Visez des formations qui correspondent à votre niveau. Inversement, parfois il vaut mieux parfois une formation bien cadrée que la faculté qui nécessité d’être autonome.

3 – PLUSIEURS SCENARIOS AVOIR TU DEVRAS. C’est le deal. La Machine n’est là que pour aider la sélection, c’est un humain, ou un groupe d’humains, qui, à l’autre bout, décide de vous prendre ou pas… La machine ne décide rien… D’ailleurs c’est vous qui décidez de perdre du temps, pas les réseaux sociaux…! Vous devez étudier chaque scénario de manière exclusive des autres. Et ne sélectionner que des formations que vous voulez VRAIMENT faire !

4 – NE PAS OUBLIER L’ESSENTIEL TU DEVRAS ABSOLUMENT .. La formation est importante, les études sont importantes, mais le boulot que vous ferez, vous l’apprendrez sur place, lors de votre premier boulot… Donc, on se calme !  Les études forment, elles ne destinent pas. Les études apprennent, donnent des outils, mais elles ne font pas tout. Ce qui est important c’est la personnalité professionnelle que vous construisez… Et rassurez vous, au début on ne vous demandera pas de refaire le monde, juste de bien faire la tache qu’on vous confiera…. Lisez ça à ce PROPOS….

5 – LA PROCRASTINATION TU ASSASSINERAS.. Les procrastinateurs ne doivent pas aller en supérieur sélectif, ils vont se faire bouffer. Et si vous procrastinez, vous ne pouvez pas aller à la fac.. Parce qu’à la fac, les procrastinateurs, ils finissent à pôle emploi. En gros, si vous procrastinez c’est que vous vous êtes fait avoir par la consommation et que vous n’avez plus qu’une option :  Changer, et vite !

Pour terminer voilà un modèle de fiche que vous pouvez utiliser si vous n’êtes pas très surs, ou pas .. Histoire de fixer vos idées, tous les mois, le 15 ou le 20, faites le point, again and again ! De décembre à mars, 4 points pour bien vérifier si vos choix sont dans le bon ordre, si vos points forts sont toujours là, et vos points faibles aussi… Vérifiez si le matelas de sécurité est bien le bon, dans la bonne spécialité… Voilà la FICHE elle est préparée pour décembre et janvier.. Imprimez la, recopiez la, mais prenez les outils pour ne pas vous faire avoir, bon sang !!!!!

culpabilisation sociale

Comment donner en quelques minutes et quelques mots ce qu’on a pu échanger…

On reprend la définition de la culpabilisation sociale selon Elsa Godart.. Ce serait la pression sociale, de ceux qui nous entourent, autorités comme amis , connaissances ou famille, sur ce qu’on a fait, sur ce qu’on réalise. L’autrice prend pour exemple les médecins pendant le Covid qui étaient obligés de choisir les malades à guérir.. Comme pendant la guerre on ne pouvait sauver tout le monde, on devait alors condamner à mort ceux qu’on ne sauvait pas sans savoir vraiment si les sélectionnés pourraient être guéris.. « Choix contraint » dit-elle, pour décrire ce choix que la société nous impose… Cela décrit une situation dans laquelle l’humain est soumis dans laquelle les orientations de l’institution ou de la société rendent impossible ce genre de choix qui ont des conséquences personnelles complexes, car la culpabilité s’insinue dans la personnalité ! Quand l’institution ou l’entreprise attend de moi des choses que je ne suis pas prêt à faire ou que je n’avais pas pensé faire un jour, cela me sort de la condition de travailleur et m’agresse personnellement. Conséquence personnelle d’un problème social… L’expérience de l’école montre que la culpabilisation n’est pas toujours ressentie par les élèves… La solution ne semble que politique car les individus ne peuvent se débarrasser de la culpabilisation…  Imposée de l’extérieur celle-ci mine l’intérieur. Donc la seule solution humaine serait que les conditions changent.. et seule la loi peut faire cela, rappel que notre société démocratique a besoin des représentants du peuple pour avancer.

la mer

ça y est !

c’est lancé !

Les rencontres méditerranéennes, très chrétiennes mais très ouvertes surtout, ont commencé samedi ! Pour la journée des lycéens, quelques réflexions à faire remonter dans vos esprits…

la question des migrants, assez bien exposée dans LE MONDE et une vidéo sur les enjeux en Méditerranée : MERCI NOE

un article de la Vie, journal très catholique (mais le plus ouvert de tous) sur cette Méditerranée : medit la vie

le point sur les questions de réchauffement en Méditerranée : medit climat LM

enfin le programme de toutes les festivités marseillaises : DP AU 1509

Et maintenant ?

Dans la série retour du rythme qu’on pensait oublié, voilà la Rentrée… Déjà formatés par les médias qui n’annoncent que cela, depuis plusieurs semaines, nous voilà à pied d’œuvre.. Avec une institution (=Éducation nationale) qui doute tellement d’elle même (et quand on voit ce qu’il s’y passe parfois, on lui donne raison !), avec une liberté de questionnement des uns et des autres, avec une obligation de passer par la case école en y croyant si peu…. Faut-il vraiment se laisser aller à ce défaitisme du principe de réalité ? Ce principe là, juste entre nous, est extraordinaire.. Pensez donc : si on respectait le principe de réalité, pas de recherche scientifique.. Il était tellement évident que l’orage venait des dieux, qui aurait pu remettre en cause cette réalité donnée par la nature ! En respectant la réalité, pas de Résistance ! Pourquoi faire confiance à un général de brigade fraîchement nommé qui appelle à résister là où il était trop évident que la guerre était perdue et finie… Le principe de réalité est ce qu’il y a de plus conformiste et conservateur en l’humain… Ne luttons ni contre la pollution, ni contre les inégalités, ni contre la fraude : il est trop évident que tout cela a toujours existé et qu’on n’a jamais pu rien faire contre !!!! Merveille du principe de réalité… que j’emmerde, d’ailleurs !

Pour ceux qui attendent désespérément des conseils ou un avant-goût de ce qui va venir, partons là dessus : l’HG n’est plus au bac, sauf en spé… Elle ne sert plus à rien dans un bac pas si mal foutu que ça mais, bon…. Plus d’utilité (comme si ces matières pouvaient en avoir une) au sens scolaire, vive la liberté ! Foin des méthodes à appliquer de manière rigide, diversifions nous pour profiter de la matière et non plus se mettre dans le carcan des examens où la forme doit largement primer sur le fond.. Attaquons nous plutôt au fond… Donc je ne vous proposerai que de me suivre pour essayer de s’emmerder le moins possible, essayer de changer assez souvent de manière de faire pour ne pas s’enterrer dans des habitudes mais se renouveler.. Et croyez moi c’est ce qui est le plus dur dans ce magnifique métier.. Se renouveler ! Ne pas en rester à « ce qui marche », mais risquer autre chose, quitte à se planter… En fait c’est ça… je vais vous accompagner… même si à l’occasion je dois vous imposer des choses, même si mon métier m’oblige à vous évaluer avec une note, même si tous les sujets ne m’intéressent pas, on va essayer de faire un bout de chemin en essayant de varier les plaisirs !

a quoi ça rime ?

L’éternel retour des problèmes sociaux montre, s’il en était encore besoin, combien nos dirigeants se foutent éperdument de ce qu’il s’est passé avant qu’ils soient sous le feu des projecteurs !

Des millions de Nahel sont morts, tués par de policiers dans les décennies et les siècles précédents… Les journalistes nous font croire que cela prouve que le système va mal .. Sans déconner ? Qui peut les croire ? A pousser les gens dans l’insupportable on ne récolte que la violence… C’est avéré depuis l’Antiquité ! Mais dites moi pourquoi dès qu’un type un peu intelligent prend du pouvoir il oublie le B-A-ba appris dans ses études ?? Les révoltés de toutes les époques sont là pour témoigner que le pouvoir des uns est toujours contre. La perversion est de croire que cela pourra passer, que cela est un effet de l’époque… Ou du système… On est câblé comme ça !!  Ceux qui ont le pouvoir se croient toujours supérieurs à ceux qui ne l’ont pas… On apprend ça dans les cours d’école…

Non on ne changera jamais ! En revanche les structures d’aide aux populations, elles, peuvent réguler ces comportements animaux… Et c’est cela que l’on enlève aujourd’hui… Ce qui permet de réguler la société est jugé obsolète par ceux qui nous dirigent : justice, sécurité sociale, accès à la santé, au travail, à la culture… Notre société libérale et informatique est celle de la défiance : entre nous, envers les savants, envers les politiques…  Révolution ? Mais non ! La révolution, c’est le djihad des républicains : on tue d’autant plus qu’on en attend une récompense un monde meilleur, l’occasion rêvée pour tous les tire-au-flanc de croire devenir des héros en massacrant autour de soi… Moudjahidin ou Sans-culotte, même combat ! Pas de révolution, juste une régulation réelle, inventée au XXe siècle et qu’on détruit jour après jour loi après loi… Mais ça encore, ceux qui dirigent l’ont appris : plus on laisse faire, plus on se rapproche de la loi de la jungle… Quand on s’en mêle c’est plus compliqué mais c’est à ça que sert l’Etat, accompagner les humains sur le chemin de la cité…

You may say I’m a dreamer…

« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » Lacordaire

Le bon citoyen

<<Une fois que le dictateur est parvenu à créer la barrière de peur, le modèle du « bon citoyen » fait son apparition dans la société. Ce sont les personnes ordinaires que l’on croise dans la rue. (…) Ils choisiront toujours la stabilité face à l’incertitude que causerait une tentative de changement politique. Ils préfèrent poursuivre leur existence sans faire de vagues quelles que soient l’injustice et l’iniquité dont ils sont victimes. Le bon citoyen vit dans l’absence d’espoir et la peur.(…) Le bon citoyen n’éprouve pas d’intérêt pour ce qui est extérieur au cadre des exigences de son existence quotidienne. Il a compris que tout ce qui se passe dans son pays est décidé uniquement par son chef d’État et que, s’il essayait de jouer un quelconque rôle dans les affaires publiques, cela n’y changerait rien et aurait pour seul effet d’attirer sur lui des catastrophes : l’emprisonnement, la torture, la mort. (…) Les bons citoyens ne comprennent pas plus la révolution qu’ils ne la souhaitent. Ils jettent sur elle un regard méfiant et sont les premiers à croire la propagande contre-révolutionnaire accusant les révolutionnaires de trahir le pays et de travailler pour des intérêts étrangers. En fait ils ont une profonde haine de la révolution, d’abord parce qu’ils ont perdu tout espoir que la justice puisse être instaurée, ou qu’un changement quelconque puisse survenir sans avoir été voulu par le chef de l’État, ensuite parce que, face aux actions de ces braves et héroïques révolutionnaires, ils ont honte d’eux mêmes. Ayant passé toute leur vie à obéir et à faire des courbettes devant l’autorité, ils sont devenus complètement dociles. (…) Les bons citoyens en Égypte n’éprouvent un sentiment d’appartenance que dans deux domaines : celui du football et celui de la religion. Dans le football, ils trouvent tout ce qui est absent dans leur vie quotidienne : de la justice et des règles unifiées appliquées à tous, de la transparence dans les décisions et un processus méritocratique. Pour ce qui est de la religion, ils l’interprètent de façon à ce qu’elle n’ait pas de signification révolutionnaire ni le moindre lien avec la justice ou la résistance à l’oppression. La religion en ce qui les concerne est un recueil de procédures comme celles de n’importe quelle grande entreprise, avec des échelons pour gagner la confiance de Dieu tels que, pour les musulmans, la prière, le port du voile, le don d’aumônes et la pratique de différents types de  pèlerinage ou , pour les chrétiens,  la messe le dimanche et les dons à l’Église. (…) Pour lui les rites de la religion sont les paiements réguliers d’une police d’assurance qu’il pourra, au moment de sa mort, récupérer en liquide à son entrée au paradis.(…) En 2007 des dizaines d’années après la mort (du dictateur portugais Salazar), un sondage d’opinion organisé par la télévision nationale pour savoir quel était le plus important personnage de l’histoire portugaise plaça Salazar au premier rang avec 41% des voix des téléspectateurs. (…) Le bon citoyen voit seulement le côté positif du dictateur : la sécurité, un travail garanti et stable, une vie sous l’aile d’un homme fort, paternaliste qui le protège contre les maux du monde.Le bon citoyen et le dictateur sont les deux faces d’une même pièce. >>

Alaa El Aswany, Le syndrome de la dictature, Actes sud, 2020, quelque part dans le chapitre 3….

Le cas  étudié par l’auteur est celui de la société égyptienne, passée par le crible de plusieurs dictatures, y compris celle de Nasser, celle de Moubarak qui a été renversée par le printemps arabe.. et ce qu’il s’y passe depuis !!!!…
A méditer tranquillement pour faire mijoter dans vos esprits le cas des régimes totalitaires, de la France de Vichy, de la Hongrie d’Orban… Ou pourquoi pas celle de notre belle société démocratique dans laquelle nos décisions sont prémâchées par la mode et les médias… Et Peter Gabriel chante toujours « We do what we’re told » !