D’abord ce dessin de presse venu du nord à propos de l’ambiance entre virus, vaccin et obligation… Sans s’étaler sur le sujet, disons que le débat est jalonné par plusieurs éléments…
1 – l’incapacité des citoyens de juger dans cette affaire… Les plus savants savent surtout qu’ils ne savent pas grand chose.. Les ignorants qui postent et trollent en savent assez peu pour publier de belles condamnations.. Si on veut rester un minimum honnête, moi citoyen lambda, je ne sais pas grand chose. Les arguments des uns et des autres sont suffisamment complexes pour que le débat me passe largement au dessus de la tête… Du coup les arguments du débat ne peuvent pas être scientifiques mais civiques et sociétaux. Pour moi ce n’est pas l’efficacité ou la dangerosité du vaccin qui sont en jeu, mais quelle attitude avoir dans ce ménage à trois : société-virus-vaccin
2 – la question de la liberté. Et là je ne saurais qu’encourager chacun à repérer ce qu’il met sous ce mot… Personnellement j’ai l’intime conviction de ne pas être libre. Mon psy peut m’aider à avancer vers cette liberté mais faut-il encore que je maîtrise ou que je gère mes pulsions, mes héritages, mes émotions pour atteindre une véritable liberté raisonnable. Mon ordi a depuis longtemps été vendu à des firmes trans-nationales qui me harcèlent de messages publicitaires. Mon boulot est depuis longtemps aux mains de gens qui généralement n’en savent pas plus que moi, et parfois moins, mais qui ont infiniment plus de pouvoir, en particulier celui de me foutre à la porte… Suis je vraiment libre dans ce monde libéral ? Bien sur je peux aller faire mes courses alimentaires chez le paysan du coin en espérant qu’il soit non seulement local mais également bio, que j’aie la liberté de savoir ce que je mange. Devant une épidémie, ai-je la liberté de choix ? Devant cette épidémie là surement… Devant un bon vieux choléra, ma liberté a-t-elle le temps de se poser une question ?
3 – Nous en sommes là non pas juste pour cause de Covid mais par le « système » (désolé pour cet emploi) érigé depuis des décennies : excès des laboratoires privés, corruption, décisions publiques achetées par des lobbies, jeu des avocats et autres sociétés d’assurances… Rien que de très humains mais qui touche la santé… C’est vrai que nos ancêtres n’ont pas forcément dû se confronter à ces problèmes.. Avec une espérance de vie à 45 ou 35 ans, on n’a pas le temps de se poser toutes ces questions.. Mais aujourd’hui, comme le disait Desproges il y a 40 ans, alors que la médecine nous permet de profiter de notre cancer pendant de nombreuses années, la vie est comme une assurance….Tout est devenu précaution, prévention, sécurité, autant de principes appliqués (à raison, je tiens à le dire) face aux malfaçons et autres arnaques… Il est aussi temps de retrouver notre caractère fugace, et fondamentalement humain… Et là ce n’est plus une histoire de principes très sociétaux, mais tout simplement du sens qu’on donne à notre vie…
Ouais, c’est mieux de s’arrêter là ! à vous de réfléchir !… voilà d’ailleurs un petit article brtish sur la question
La liberté est un bien commun—The Local (extraits) Stockholm —John Lichfield Publié le 27 juillet
En France, les manifestations contre le pass sanitaire se poursuivent… et prennent de l’ampleur. Pendant ce temps, la campagne vaccinale française bat son plein.
Le nombre quotidien de premières doses a doublé depuis les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet, soit l’impossibilité de prendre les transports en commun sur de longues distances et d’accéder aux loisirs, à moins d’être vacciné ou de multiplier les dépistages, qui seront bientôt payants.
Si Macron voulait forcer les hésitants et les flemmards à sauter le pas, c’est une franche réussite. Au Royaume-Uni, au contraire, la campagne, qui avait si bien commencé, a désormais un coup dans l’aile.
Dans quelle mesure doit-on prendre au sérieux les manifestations d’opposition au pass sanitaire ? Commençons par quelques chiffres. Le 24 juillet, 160 000 personnes ont défilé dans plus de 200 manifestations partout en France, soit 30 % de plus que la semaine précédente. C’est moitié moins qu’au début des “gilets jaunes”, en novembre 2018.
Le mouvement a-t-il le soutien des Français ? Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, 35 % des personnes interrogées étaient favorables à la mobilisation. Au début des “gilets jaunes”, le soutien populaire était supérieur à 70 %. Une personne sur trois, ça paraît beaucoup, mais c’est peu en réalité dans le contexte français. Quasiment toutes les manifestations d’opposition au gouvernement – quel que soit le gouvernement, quel que soit le sujet – ont le soutien d’au moins 50 % des Français.
Argumenter. Selon le même sondage, ceux qui soutiennent les anti-pass sanitaire sont surtout affiliés à l’extrême gauche (57 %) ou à l’extrême droite (49 %), et une majorité de ces personnes s’identifient ou s’identifiaient aux “gilets jaunes” (67 %). Autrement dit, c’est en partie un mouvement anti-Macron.
Ce n’est toutefois pas aussi simple. L’opposition au pass sanitaire est forte au sein de la jeunesse, car 51 % des 18-35 ans déclarent avoir de la sympathie pour le mouvement. Ceux qui ont défilé les derniers samedis de juillet n’étaient pas tous des antivax ou des complotistes.
Le mouvement est hétéroclite. Quelques éléments isolés sont violents et plusieurs centres de vaccination ont été vandalisés. Le 24 juillet, de nombreux manifestants ont à nouveau recouru à d’odieuses comparaisons en portant l’étoile jaune qui était imposée aux Juifs pendant l’occupation nazie en France, ou en assimilant le pass sanitaire à un “apartheid”. C’est odieux mais c’est aussi idiot. Les Juifs ne pouvaient pas choisir de ne pas être juifs entre 1940 et 1944. Les Sud-Africains noirs ne pouvaient pas choisir d’être blancs. Le fait que ces personnes aient été juives ou non blanches n’était pas une menace pour le reste de la société.
Par ailleurs, certains manifestants ont opposé des arguments cohérents à la stratégie de Macron.
N’oublions pas qu’avant juillet Macron lui-même était contre la vaccination obligatoire. Citons plusieurs des arguments avancés :
“C’est une attaque contre les libertés fondamentales… Notre corps nous appartient… Si on ne réagit pas, on perdra d’autres libertés…”
“Pourquoi est-ce que les jeunes doivent se faire vacciner alors que le Covid n’est pas un danger pour eux ?”
“Si l’obligation vaccinale n’était pas justifiée jusque-là, pourquoi l’estelle aujourd’hui alors que beaucoup de gens sont déjà vaccinés et que les nouveaux variants ne provoquent pas tant de cas graves et de décès ?”
Au moins, ces arguments relèvent du rationnel. Ils méritent des réponses. Et c’est ce que semble faire le gouvernement : différencier les manifestants raisonnables des cyniques et des forcenés. Le gouvernement doit faire entendre ses contre-arguments, plus fermement et plus intelligiblement. Le philosophe Michel Onfray (qui est loin d’être un sympathisant de Macron) souligne que le refus de la vaccination n’est pas uniquement un choix individuel, car il a des conséquences pour nous tous.
En France, une dizaine de vaccins sont obligatoires. Ces règles sont déjà une “attaque contre la liberté individuelle”. Un peu comme la ceinture de sécurité. Nous allons vivre encore des mois, voire des années, avec le Covid-19 et ses variants. S’il faut se réjouir que 60 % des Français aient reçu une première dose, ce chiffre n’est pourtant pas suffisant. Il faudra probablement 90 % de vaccinés pour atteindre l’immunité collective. S’il y a de moins en moins de décès et de cas graves, il reste un grand nombre de Covid longs, qui risquent de laisser des séquelles à vie – même chez les jeunes.
Macron aurait-il dû rendre obligatoire la vaccination contre le Covid, tout simplement ? Peutêtre. Mais son compromis proposé aux non-vaccinés est raisonnable : “Vous refusez d’être protégés et c’est votre choix. Nous choisissons de ne pas être confrontés à vous dans les espaces clos.”
À mon avis, les manifestations vont continuer. Les farfelus, les jusqu’au-boutistes et les manifestants du dimanche défileront indéfiniment. Les personnes plus modérées, plus raisonnables, passeront à autre chose.
Tout autre chose…. Voilà de quoi faire un point rapide sur ce qui se passe en Afghanistan :
Pour ceux qui veulent creuser un peu la question de l’Histoire, voilà une chaîne you tube à ne pas rater : A SUIVRE . Gérard Noiriel est la tête d’affiche de ce collectif DAJA qui cherche à diffuser la notion d’histoire populaire et faire le lien entre la science historique et les réalités sociales et artistiques. Cet historien est à l’origine de la redécouverte de l’histoire du clown Chocolat porté à l’écran par Roschdy Zem et Omar Sy en 2016. C’est la face cachée de l’iceberg… Comme tout dans notre société, quand on s’approche des feux de l’actualité le public te croit débutant, or noiriel est un historien largement reconnu pour son travail imposant sur les ouvriers aux XIXe et XXe, ce qui l’a amené également à s’occuper de la question des migrations, de l’immigration, et de l’intégration.