ça peut toujours servir

=>Force est de constater que les sociétés capitalistes font la promotion d’une environnement culturel narcissique, avec une injonction à consommer, la glorification de l’individualisme à travers les réseaux sociaux et la téléréalité, et enfin une éducation permissive des enfants…. Les Narcisse, M.-F. HIRIGOYEN, La Découverte, 2019, p 287

=>A l’heure des fake, deepfake et du couronnement de la vraisemblance, on ne s’attarde plus guère sur le fond des choses pour se contenter d’une représentation, d’un monde de surface. En ce sens, ce qui importe, c’est de se croire libre plus que de vérifier si cette liberté est réellement en situation. » E. Godart, En finir avec la culpabilisation sociale, Albin Michel, 2021, p. 84

=> Nous sommes entrés dans un monde de soumission volontaire, condamnés à accepter de devenir responsables de choix que nous sommes contraints de faire ». E. Godart, En finir avec la culpabilisation sociale, Albin Michel, 2021, p. 111

=> « Plus la société évolue, moins l’humain avance » N. Rieux dans un article sur le film de Ken Loach Sorry we missed you

=> Les Narcisse n’existent qu’au travers du regard de l’autre. C’est pourquoi, dans une société d’image et d’apparence, ils sont rois et leur téléphone portable leur sert de miroir, à l’instar de l’étang où Narcisse contemplait son reflet. Or, dans un selfie, ce n’est pas soi que l’on voit, c’est l’image de soi à travers le regard d’un autre (…) Avec le numérique nous avons remplacé le vivant par l’image et l’amour de soi est devenu l’amour de l’image de soi. Or l’image n’est pas une vérité, elle montre seulement un instant pris sur le vif, ce qui importe peu car ce qui compte, c’est ce qu’on donne à voir, même si c’est une image fabriquée, un « faux-self », destiné à être conforme aux attentes des autres…. Les Narcisse, M.-F. HIRIGOYEN, La Découverte, 2019, p 350

=> depuis les années 2000, les jeunes hommes et femmes des sociétés occidentales louvoient souvent entre leur besoin d’amour et leur désir d’indépendance. Ile et elles se veulent libres, tout en aspirant à une vie amoureuse et sexuelle intense et épanouie. Du couple, ils et elles n’aimeraient farder que le côté gratifiant. Dans leur recherche d’amour plutôt que de construire une relation, ils et elles sont avant tout dans une quête d’eux mêmes, cherchant une amélioration possible de leur qualité de vie, pour arriver à « moi en mieux ». Mais quand on est trop plein de soi, comment laisser une place à l’autre ? Les Narcisse, M.-F. HIRIGOYEN, La Découverte, 2019, p 406

=> la diminution des capacités de socialité est accentuée et accélérée par la tendance, inspirée du mode de vie consumériste dominant, à traiter les autres humains comme des objets de consommation et à les juger, comme on juge les dits objets, au volume de plaisir qu’ils peuvent offrir, et en termes de « en avoir pour son argent », Z. BAUMAN, L’Amour liquide. De la fragilité des liens entre les hommes, 2004.

=> Notre monde de performance et de consommation a centré les individus sur eux-mêmes et, pour s’adapter, ils ont cherché à augmenter leur estime de soi en privilégiant leurs réalisations individuelles et en renonçant à des solutions collectives. Pour survivre dans une société globalisée, il faut être le meilleur et se placer au-dessus des autres, quels que soient les moyens pour y arriver. (…) La montée du narcissisme partout dans le monde peut être vue comme une réponse psychique à une société individualiste de performance et de consommation uniquement tournée vers le profit et le court terme. La mondialisation nous a entraînés dans une spirale destructrice, ses promesses de progrès infini, de bien-être et d’amélioration de qualité de vie se sont doublées d’un revers beaucoup plus sombre : les addictions, la montée des inégalités, le refus de l’autre et la compétition sans fin entraînant stress et burn-out. Les Narcisse, M.-F. HIRIGOYEN, La Découverte, 2019, p 525

=> Naitre à soi-même, c’est accepter que l’autre existe. C’est abandonner le rêve de toute-puissance que nous développons dans notre imaginaire depuis notre naissance – chacun d ‘entre nous entretient une sorte de religion privée et « croit » être le centre du monde, tout diriger – pour entrer dans la réalité de l’autre, le reconnaître hors de nous, hors de notre pouvoir et admettre qu’il nous échappe, que nous n’avons par de prise sur lui. C’est se séparer d’une partie de soi pour faire exister l’autre. D. DUIGOU, Naître à soi-même, 2007, p. 20

=> Comment pourraient-ils vivre autrement que dans le malaise, ceux qui proviennent d’une culture ancienne et à qui le contemporain paraît misérable, comparé à la splendeur légué par leur antiquité ? A. MEDDEB, Contre-prêches, Seuil, 2006, p. 73.

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