Visite

10 novembre 2025
L’ensemble des classes de terminale de l’établissement passent la journée au camps des Milles. Visite commentée, ateliers, le lieu porte une histoire qui est celle de la discrimination au XXe siècle, et de l’association méthode industrielle/gestion de l’humain… Une usine pour garder des personnes… Des milliers de wagons pour les transporter…. Et là bas de la chimie pour les éliminer… Oui, décidément, quand l’homme veut plonger dans la bassesse, il trouve toujours des techniques pour l’accompagner ! Technologie, méthodes de gestion, techniques de rentabilité, l’ensemble des méthodes qui ont fait la révolution industrielle ont été utilisées pour mener à bien le projet raciste mis en place par les nazis. Les Milles en sont une petite illustration….
Mais ce n’est pas tout… L’élimination de masse ne se réalise que lorsque les conditions sont réunies. Et ce sont ces conditions qui constituent une partie des recherches de l’équipe du camps des Milles… Comment en est-on arrivé là ? Est-ce à nouveau possible ? Les ressources de la sociologie, de la psychologie, de l’histoire, permettent d’analyser ce qu’il s’est passé, les moments où on aurait pu, on aurait dû….

Témoignage d’une élève :

Le Camp des Milles était, à l’origine, une usine de tuilerie et de transport ferroviaire. Pendant la crise économique, l’usine ferme et devient un camp de concentration. Les premiers internés étaient des Allemands et Autrichiens, puis tous les étrangers, considérés comme «ennemis». A partir de 1942, le camp accueille uniquement des Juifs destinés à la déportation. Les conditions de vie y étaient très difficiles et même déshumanisantes. Malgré cela, certains internés participaient à la résistance en créant de faux baptêmes ou également en organisant des fuites pour sauver les enfants.

Ce contexte s’inscrit dans la montée du nazisme en Allemagne. Hitler promet du pain et du travail et mets rapidement en place une dictature, réprimant Juifs, opposants et intellectuels. Par ailleurs, les lois de Nuremberg instaurent la discrimination raciale : l’antisémitisme devient central. Les Juifs sont isolés dans des ghettos puis déportés vers des camps d’extermination (terme étant, d’ailleurs, extrêmement péjoratif, on pourrait plutôt dire «centres de mise à mort») comme Auschwitz. La France de Vichy collabore d’ailleurs «volontairement» à ces déportations, et propose également de déporter des enfants sous prétexte d’action «humanitaire».

Une partie du Camp des Milles permet de mettre en avant le fait que les génocides en général reposent sur des mécanismes progressifs. En effet, les préjugés, stéréotypes et la peur de l’autre forment le «terreau», «les racines» du processus. Ensuite, trois étapes permettent le passage du racisme au génocide : d’abord, les minorités sont stigmatisées tandis que la majorité reste passive. Puis, la démocratie est détruite et remplacée par un régime autoritaire manipulant médias et éducation, imposant propagande et éliminant les contre-pouvoirs. Enfin, la violence physique devient omniprésente et la déshumanisation est en quelque sorte légalisée

Aujourd’hui, le Camp des Milles est un lieu de mémoire consacré à la Shoah et aux grands génocides du XXème siècle, comme celui des Arméniens ou du Rwanda. Il rappelle comment les préjugés peuvent conduire à des génocides. Ainsi, il est indispensable de garder à l’esprit que la résistance est possible à chaque étape ; mais plus elle intervient tôt, plus elle est efficace : il ne faut alors pas hésiter à agir.

De retour, je pose 2 questions aux élèves avec qui je travaille (qui ne sont pas « mes » élèves !) : d’abord ce qu’il reste de cette visite… Un petit bilan… Mentalement c’est le moyen d’évoquer cette journée…. Et une deuxième question sur « l’efficacité » du dispositif… Car, enfin, bon sang, 80 ans après la découverte des camps de mise à mort, ne sommes nous pas en train de prendre la pente vers le même enfer ?? La société explose sous le coup des émotions exacerbées par les réseaux sociaux, sous le coup des revendications contradictoires, celles des pauvres, celles des exclus, celles des classes moyennes et même celles des plus riches !!! Tout le monde se plaint, tout le monde se retrouve d’accord pour en découdre.. Ne faut-il pas freiner ??? Je voulais voir quelle conscience les élèves avaient de cela.. Et je suis pas déçu. Derrière une grande majorité de jeunes proclamant l’efficacité du dispositif, certains se posent la question… extraits…

  • cette visite est efficace car (…) elle amène à réfléchir sur des thématiques actuelles dans un monde marqué par les préjugés et les discriminations… Les 3 étapes menant au génocide vont très vite…
  • .. avant je ne considérais pas l’ampleur d’un tel drame, je n’avais pas une réelle conscience à ce sujet.. mais c’est sommaire ou répétitif sur certains points.
  • oui et non. (…) je pense que les gens racistes ne s’arrêteront pas de l’être du jour au lendemain (…) ça permet peut-être de mieux saisir l’ampleur que peuvent prendre certaines pensées….
  • faire le lien entre les génocides est très intéressant
  • l’activité ne m’a rien apporté…
  • cela m’a permis une nouvelle fois de comprendre.. mais je trouve que l’on a pas assez insisté sur comment agir aujourd’hui.
  • la vidéo de la fin est super efficace, j’ai compris le déroulement
  • ça nous a permis de nous rendre compte de la rapidité de l’engrenage…
  • les discriminations sont toujours d’actualité et les stéréotypes persistent
  • la démocratie se fragilise
  • l’arbre de la fin était à la fois très complet mais trop chargé pour bien comprendre… (pour ceux qui veulent en discuter, voilà l’ARBRE en question)
  • je pense que tout le monde a besoin de cette dose de rappel
  • il n’apporte pas seulement des informations sur l’histoire mais apporte des clés pour agir dans le présent (…) dans une époque où les idées xénophobes sont très répandues
  • Trump semble avoir déjà réalisé la première et deuxième étape…
  • c’est toujours compliqué d’éviter un endoctrinement. On aura beau jeter la pierre à toutes les personnes qui ont pris part à un génocide, nous n’aurions potentiellement pas mieux fait.

pour poursuivre la réflexion voyez ICI et particulièrement la vidéo intitulée « RÉSISTER AUJOURD’HUI, LES ENSEIGNEMENTS DU CAMP DES MILLES », vous la retrouverez sur cette PAGE là sous le titre « AGIR ».

extrait de la vidéo de Joan Sfar auteur du Chat du rabin

leçon

Quand un historien, un vrai, pas seulement un docteur en Histoire qui fait des cours dans le secondaire, un vrai historien dont c’est le métier, métier qui consiste non seulement à faire des cours, à faire des recherches mais aussi à faire tourner la boutique en publiant, parce que, de gauche comme de droite, la règle venue d’outre atlantique est la règle pour tous, publish or perish, quand, donc,  un historien se met à faire sa leçon, il faut écouter…. L’ouvrage est un bel ouvrage d’histoire, mais d’une histoire réellement ancrée dans son présent. Enfin un historien qui ne se prend pas pour un angelot asexué de la Vérité ! Les irresponsables, de J Chapoutot, sous titré Qui a porté Hitler au pouvoir ? présente lentement, surement, avec tous les flash back nécessaires, la marche chaotique de Hitler vers le pouvoir. Ses coups de pied dans la fourmilière de cette histoire mastiquée comme un steack haché depuis le CM2 permettent de dépasser le vernis pour accéder à de réels événements, casser le discours pour retrouver les faits. Que le parallèle avec aujourd’hui existe, il n’en fait pas mystère, ni ne le cache, ni ne le surjoue. L’intro et la conclusion sont en lien avec aujourd’hui, bel exemple pour des apprentis scripteurs de lycée ! Mais passés ces moments de mise en perspective, il ne reste que l’histoire, les archives, les récits, les documents, les analyses. Il ne s’amuse pas à vitrioliser son analyse de son engagement politique….

Je retiendrai ce passage sur l’objectivité en histoire, p 275 et sq :

L’objectivité, on se lasse de devoir le rappeler, est, plus qu’un malentendu, un contresens assez navrant. Personne ayant lu une once d’épistémologie des sciences ne défendra cette idée : dans les sciences de la matière et du vivant, le lien entre le chercheur et sa recherche, entre le sujet connaissant et l’objet à connaître, la manière dont cet objet est construit par le questionnement du chercheur, voire l’interaction entre sa personne et la prise des mesures les plus « objectives » qui soient, sont bien connus (…) Pas d’objectivité entre sujets : elle n’est ni une réalité, ni un idéal régulateur, car elle est une ineptie pure et simple pour quiconque s’est donné la peine d’aller un peu au-delà du positivisme dans sa réflexion épistémologique, et a tenté de dépasser le stade de la terminale (…) On lui préférera l’honnêteté, qui commande à l’historien d’instruire à charge et à décharge et, lorsqu’il compare, de faire le départ entre les similitudes et la « différence des temps » pour parler comme Marc Bloch…(…)
Le départ entre passé et présent est sans doute une étape nécessaire dans la construction d’une épistémologie personnelle, une forme de « morale provisoire », pour se mettre en chemin et avancer un peu, mais on sera bien inspiré de vite dépasser ce stade infantile du déontologisme au risque d’enfoncer des portes déjà largement ouvertes et de radoter un catéchisme éventé.(…)
Le refrain des « leçons de l’histoire » était certes un apanage du plus rance des classicismes (…) On a abandonné les « leçons » par trop normatives, qui présupposaient soit une conception cyclique de l’histoire, soit une Providence divine qui, par définition, prévoyait et décidait de tout et qui, donc, pour peu que l’on s’en approchait par la foi et l’étude, permettait de lire et d’interpréter cet invraisemblable maelstrom des faits et gestes humains et d’y déceler quelque sens. (…) « ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi suivant des maximes qu’on en aurait pu en retirer. » Hegel… (…) En l’espèce, en dépit de similitudes  étonnantes, Hugenberg n’est pas Bolloré et Papen n’est pas Macron, mais leurs positions dans les configurations politiques, économiques et sociales de la France de 2025 et de l’Allemagne de 1932 sont analogues. Pas d’égalité ou d’identité terme à terme (A n’est pas C) mais une identité de rapport (A/B=C/D) (…) « Ce n’est pas parce que l’histoire ne se répète pas que les êtres qui la font -qui la sont- ne sont pas mus par des forces étonnamment semblables. » Pascal Ory….(…)
Nous réitérons avec application les erreurs les plus crasses de nos prédécesseurs. Par ignorance, par désinvolture, mais aussi par cynisme et par un égoïsme qui conduit à détruire la démocratie (en ignorant le résultat des élections par exemple), l’État (par une politique outrageusement pro-riches financée par la destruction des services publics et de tous les biens communs), voire le langage lui-même (par le mensonge permanent) et jusqu’à l’idée même de société et d’un espace commun….

travail oral

Vous trouverez sur cette page les consignes pour l’oral sans notes du 21 mai 2025. Vous aurez 5 minutes maximum pour présenter le document et comment il peut être utilisé dans le cadre du traitement du sujet donné… Première colonne votre prénom, deuxième colonne le sujet et troisième colonne la référence du doc qui se trouve en lien….

METHODE : vous commencez par le sujet en formulant la problématique – vous continuez avec la présentation du doc – vous insistez sur les aspects du sujet que le doc permet d’aborder – vous repérez des éléments du document pour les expliquer et les mettre en rapport avec les connaissances – Vous pouvez suivre un plan, mais ce n’est pas cela qui est important : l’objectif c’est l’utilisation concrète du document – Votre conclusion doit permettre d’évaluer l’intérêt du document.

Adrienévolution des formes de la guerre dans le mondeASIE 1 2024
Camilleles tentatives de résolution du conflit israélo-palestinienAMS 1 2023
Célial’environnement entre exploitation et protectionETR 2 2024
CeriseLa Chine puissance maritime et puissance spatialeETR 1 2024
ChiaraL’environnement entre exploitation et protectionETR 1 2023
ChirineLes sociétés face au changement climatiqueMET 2 2023
Elioenjeux de la valorisation et de la protection du patrimoine vénitienAMN 2 2024
ÉlisabethLa connaissance enjeu de puissanceSUED 2 2024 02
GabrielleLe changement climatique et ses enjeux mondiauxREU 1 2023
HugoLa guerre et ses évolutionsETR 2 2023
LilyLes usages de Versailles de l’Empire à nos joursAMS 2 2023
LineLa France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation : le bassin minier du Nord Pas de CalaisAMN 2 2023
LouisLa connaissance enjeu de puissanceSUED 2 2024 01
Maïahistoire et mémoire du génocide des Juifs et des TsiganesPOLY 2 2024
MyaLe cyberespace et la souveraineté des ÉtatsNOCA 1 2023
MyriamActeurs et usages de la forêt en France au XXe et XXIe siècleAMN 1 2023
PietraLes acteurs de la préservation de la forêtASIE 1 2023
UlysseLa conquête de l’espace, enjeu idéologique et de puissance depuis les années 1950POLY 1 2024
Violettepermanences et mutations des guerres contemporainesREU 2 2023

sur l’empire ottoman

des idées pour une séance….

=> Empire
=> Ottoman / Turc
=> Essor et Déclin… Déclin mais pas « apogée ». Déclin mais pas « décadence »…

intro carto ott

I – la question de l’empire

Document A : Dépoussiérer les empires pour éclairer le présent, J. Burbank & F. Cooper, dans l’Atlas des empires, La Vie, Le Monde, 2019, p 8

Un empire se présente comme une vaste entité politique, expansionniste ou conservant le souvenir d’un pouvoir étendu dans l’espace, et qui maintient la distinction et la hiérarchie à mesure qu’elle incorpore de nouvelles populations : ses différents peuples sont gouvernés différemment. Ainsi, une empire ce n’est pas une communauté homogène.(…)

Les empires développent une politique d’appartenance différente de celle des Etats-Nations. Ces derniers prônent un principe d’intégration fondée sur une homogénéité illusoire et un fort rejet du contraire (…) Les empires ne sont pas contraints à l’illusion de l’homogénéité et ne sont pas tenus d’encourager l’uniformité. Ils peuvent traiter la diversité comme une réalité sans fixer de relations hiérarchiques entre les multiples populations ou faire des distinctions.

Document B : introduction de l’Atlas des empires, C. Cabé, M. Lefebvre, La Vie, Le Monde, 2019

Prison des peuples ou idéal de l’universalité géopolitique, l’empire a été tour à tour déprécié et valorisé, puis considéré comme une organisation politique dépassée. Les sociétés devant progresser de la structure impériale à celle de l’Etat-Nation pour être réellement civilisées. Pour autant, cette soif de pouvoir et d’expansion qui caractérise les empires appartient-elle définitivement au passé ? Pas si sûr. Les concepts de puissance et de domination trouvent un écho particulier dans notre XXIe siècle mondialisé. Et s’il n’existe pas à l’heure actuelle d’empire au sens politique du terme, la tentation impériale ressurgit. Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, souhaite redonner « la place qu’elle mérite » à la Russie, celle d’un État fort qui tient tête à l’Occident ? De même pour Recep Tayyip Erdogan, le président turc dont les ambitions régionales traduisent la nostalgie de l’empire ottoman.

II – Apogée et déclin de l’empire ottoman

introduction CARTOGRAPHIQUE
lectures à plusieurs… 4 équipes pour 4 textes sur le sujet…

Document 1 : extrait Le loup et le Léopard, Mustapha Kemal ou la mort d’un empire, J. Benoist-Mechin, Albin Michel, 1954, pp. 60-64

Situé au carrefour de trois continents, cet édifice immense couvrait une superficie de près de 3 millions de km². Il allait du Danube à l’Euphrate et de l’atlas au Caucase. Vingt races différentes et une quinzaine de religions y vivaient côte à côte.(…) De toutes les grandes villes de l’Antiquité, seules Rome et Syracuse demeuraient en dehors de son orbite.(…) La chrétienté entière tremblait devant ses armes. « Il faut parler avec respect des canons du Grand Turc » disait Maximilien d’Autriche. Sa flotte était maîtresse de Rhodes, de Chypre et des îles de la mer Egée.

Soliman le magnifique – le Louis XIV de la Turquie – qui gouvernant toutes ces terres de son palais de Topkapi à Istanbul était révéré à l’égal d’un être surnaturel (…) Ce qui nous permet de nous faire une image exacte de sa puissance, c’est le défilé militaire qu’il organisa au printemps 1526, à la veille de sa première campagne contre la Hongrie.

« Ce fut, nous dit l’ambassadeur de Charles Quint, Augier Ghiselin de Busbecq, une parade assourdissante ». Les fantassins aux chaussures clouées de bronze martelaient pesamment le sol, les escadrons de cavalerie faisaient sonner les sabots de leurs chevaux, les affûts de canon et les chariots d’approvisionnement roulaient sourdement, (…) Entouré de ses gardes du corps aux chapeau empanachés et armés de hallebardes dorées, Soliman, coiffé d’un grand turban orné de trois plumes de héron de Candie, regardait s’écouler le flot ininterrompu de ses soldats, assis sur un trône de vermeil dressé face au Bosphore (…)

Trois cents ans, seulement, s’étaient écoulés entre l’arrivée des premiers cavaliers d’Ertogrul (ancêtre des Ottomans) sur le sol de l’Anatolie et ce défilé qui remplit l’Europe d’admiration et de stupeur. Trois cents ans au cours desquels les guerriers osmanlis (=ottomans), galopant de victoire et victoire, avaient échangé l’emblème du loup gris pour la bannière du Croissant, leurs tentes de feutre noir pour des palais de marbre blanc, et l’horizon désertique de leur steppe ancestrale pour le décor raffiné et fastueux de la Corne d’Or (=Istanbul).

Document 2 : extrait Le loup et le Léopard, Mustapha Kemal ou la mort d’un empire, J. Benoist-Mechin, Albin Michel, 1954, pp. 70-71

Jusqu’en 1566, il était de règle que le souverain exerçât personnellement le commandement de l’armée. Soliman, le plus grand homme de guerre de son siècle, était mort, comme il l’avait désiré sur le champ de bataille(…) Après lui les Sultans ne se mirent qu’exceptionnellement à la tête de leurs troupes. Enfermés (…) dans la prison dorée du Sérail, isolés du monde extérieur, étroitement surveillés (….) les Sultans Ottomans étaient déjà moralement émasculés avant de monter sur le trône. La vie des camps leur paraissait grossière et fastidieuse. Ils prirent donc l’habitude de déléguer leur commandement aux Vizirs (…)

Dans cette atmosphère malsaine, les vertus militaires des Janissaires ne pouvaient que se corrompre. Leur discipline se relâcha de plus en plus, et à partir de 1600, il fallut renoncer à leur imposer le célibat. Condamnés à une oisiveté grandissante, ils dissipèrent dans la débauche et les intrigues politiques toutes les forces qu’ils ne pouvaient plus dépenser à la guerre.

Le XVIIe et le XVIIIe siècles furent ponctués par leurs révoltes sanglantes. Jadis artisan de la grandeur de l’empire, le corps des Janissaires (Yéni-Tchéri) était devenu l’instrument de son déclin.

Mahmoud II (1809-1839) dut recourir aux moyens extrêmes pour s’en débarrasser. Il fit procéder , en 1826, à leur extermination massive. Sur son ordre 7000 hommes périrent en une après-midi. Ce carnage, qui révolta les contemporains, donna au Sultan une réputation de barbarie et de férocité quine contribua pas peu à discréditer son régime. (…) En anéantissant le corps des Janissaires – au lieu de le réformer – Mahmoud II avait brisé l’épine dorsale de l’armée ottomane. Celle-ci ne se releva jamais du coup qui lui avait été porté.

Document 3 : Histoire de la Turquie, I. Tabet, L’Archipel, 2007, p 13-14

Lentement édifié au début du XIVe siècle, sur les ruines de l’État seldjoukide d’Anatolie, puis au XVe siècle sur celle de l’empire byzantin, l’empire ottoman (…) est devenu, après la prise de Constantinople en 1453, l’une des puissances majeures de l’Europe et du Moyen-Orient. Il se considère comme l’héritier légitime de deux traditions impériales à vocation universelle, celle de Rome et celle de l’islam(…)

Alors que l’empire byzantin se distinguait par la langue grecque et la religion chrétienne, et celui des califes par la langue arabe et l’islam, l’empire ottoman repose principalement sur deux piliers essentiels : le Sultan et l’armée (…) Cet empire regroupant une multitude de religions, de langues et d’ethnies, ne cherchera jamais à les turquiser, ni même à regrouper tous les Turcs. Ceux-ci y jouent certes le premier rôle, mais les autres peuples ont une place considérable. Tant que l’État est fort et prospère, la juxtaposition communautaire subsiste, mais dès qu’il s’affaiblit, elle commence à se disloquer.

Disposant de l’armée la plus puissante d’Europe jusqu’à la fin du XVIIe siècle, et après avoir constitué une menace sérieuse pour la chrétienté, l’Empire ottoman amorce sa décadence au XVIIIe siècle Accumulant un retard économique et technologique croissant par rapport à l’Europe, et faute d’avoir su s’adapter, il connaît une succession de revers qui le contraint à subir la loi de l’Occident Virtuellement condamné dès le début du XIXe siècle, seules les rivalités de puissance et les recherches d’équilibre européen prolongent son agonie. A l’instar des empires russe, allemand et austro-hongrois, il disparaît à la suite de sa défaite militaire lors de la Première Guerre mondiale. Laquelle défaite précipite une mort annoncée par les lois historiques présidant au destin des empires multinationaux.

Document 4 : Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle, F. Braudel, t. 3, Le temps du monde, pp.402-416

L’empire ottoman a des dimensions planétaires. Qui, en Occident, n’aura célébré, pour s’en étonner et s’en inquiéter à la fois, son étendue fabuleuse ? (…) L’Empire des Habsbourg, à son apogée, est plus vaste encore, mais c’est un empire dispersé à travers le monde, coupé par d’immenses espaces maritimes. L’empire des Osmanlis, quant à lui, est d’un seul tenant ; c’est un ensemble compact de terres où l’eau intruse des mers est comme prisonnière. (…)

C’est la terre, en tout cas, qui crée le carrefour du Proche-Orient, lequel donne à l’empire turc la source vive de sa puissance, surtout après la conquête de la Syrie en 1516 et de l’Egypte en 1517, qui parachève sa grandeur. A cette époque, il est vrai, le Proche Orient n’est plus le carrefour du monde par excellence comme au temps de Byzance et des triomphes premiers de l’Islam ? Au bénéfice de l’Europe sont intervenues les découvertes de l’Amérique(1492) et de la route du Cap de Bonne Espérance (1498). Et si, trop occupée à l’ouest, l’Europe n’a pas fait face de toutes ses forces à l’empire ottoman, c’est que des obstacles décisifs se sont, comme d’eux mêmes, opposés aux conquêtes de l’islam turc.(…)

L’erreur est plus encore de ramener l’histoire économique de l’empire turc à la chronologie de sa seule histoire politique. Celle-ci est des moins sûres, si l’on en juge par les hésitations des historiens de la Turquie. Pour l’un l’empire aurait atteint son zénith politique dès 1550, durant les dernières années de Soliman le magnifique (1521-1565), pour un autre la décadence se marquerait à partir de 1648, mais cette année qui voit les traités de Westphalie et l’assassinat du sultan Ibrahim Ier est une date plus européenne encore que turque. S’il fallait absolument proposer une date, je préférerais celle de 1683, au lendemain du siège dramatique de Vienne (…) Encore une fois, la politique n’est pas sans rapport avec l’économie, et réciproquement mais la « décadence » ottomane, quand décadence il y a, n’entraîne pas aussitôt celle de son économie.(…)

A mon avis, il n’y aura eu décadence franche de l’empire turc qu’avec les premières années du XIXe siècle. S’il fallait avancer des dates un peu plus précises, nous choisirions 1800 pour l’espace balkanique , la zone la plus vivante de l’empire, celle qui fournit le gros des effectifs militaires et des impôts, mais la plus menacée ; pour l’Égypte et le Levant, peut-être le premier quart du XIXe siècle ; pour l’Anatolie, les années autour de 1830 (…)

Resterait à savoir si ce premier tiers du XIXe siècle est, ou non , la période où s’accélère le processus de la décadence ottomane sur le plan politique. Ce mot dangereux de « décadence » que les osmanologues ont trop souvent ) la bouche, met tant de facteurs en jeu qu’il brouille tout, sous prétexte de tout expliquer (…) La faiblesse qui perdit la Turquie fut, nous dit-on, son impuissance à s’adapter aux techniques belliqueuses de l’Europe. Cet échec, en tout cas, n’apparaît avec clarté que rétrospectivement (…) Le mal ou les maux qui travaillent la Turquie sont de tous ordres à la fois : l’État n’est plus obéi ; ceux qui travaillent pour lui touchent des salaires aux taux anciens, alors que monte le prix de la vie ; le stock monétaire est probablement insuffisant, en tout cas l’économie se mobilise mal. Or réformer, se défendre et, en même temps, remodeler une armée et une flotte, étaient une œuvre de longue haleine, qui eût exigé de grosses dépenses proportionnés aux dimensions d’un corps si lourd.( …)

Dans cet univers en difficulté, l’entrée triomphante de l’Europe industrialisée , agissante et insatiable, progressant sans le savoir toujours, va sonner le glas. Encore faudrait-il ( …) ne pas se fier aux dires des contemporains car l’Europe du XVIIIe siècle commençait déjà à s’abandonner aux orgueils faciles.

la MAP : MAP ottoman 161119
que vous lirez en ayant pas loin de vous :
– le corpus : corpus empire ottoman nov19
– le montage sur la dernière période : malade XIXe

Introduction 6 siècles d’histoire en perspective :

carte-ottoman

recul

une gageure chronologique :
https://sway.office.com/5xOA28QCHmpDMEV4?ref=Link

affaire Dreyfus

Pour saisir l’affaire Dreyfus, il faudrait bien appréhender ces choses là :

1 – la chronologie de l’Affaire :
A – le début : 1894-1895
Dreyfus est condamné – on en parle un peu –
B – l’Affaire 1898 – 1899
procès du vrai coupable => acquitté
procès Zola
second procès Dreyfus et grâce présidentielle
C – vers la réhabilitation
Après 1899, tout le combat de Dreyfus est de reconnaître l’erreur judiciaire et d’être réhabilité. Cela se passe en 1906… La virulence de la presse et la violence des réactions de la société se concentrent dans les années 1890…

La question 1 de la p 221 est résolue assez rapidement : il s’agit pour vous de posséder cette chronologie.. Non pas pour la réciter mais pour l’utiliser pour vous repérer dans les différents épisodes….
pour terminer, une fiche pour synthétiser l’Affaire : fiche Dreyfus

2 – les enjeux de l’Affaire
Plus complexe….
2a – le contexte du régime politique

La IIIe République est née en 1871 sur les décombres de la guerre contre l’Allemagne, humiliée par la perte de l’Alsace-Lorraine annexée au Reich allemand. Pendant quelques années, l’Assemblée, plutôt favorable à une Restauration de la monarchie, hésite sur les institutions à mettre en place… Finalement dans les années 1880, la solution royaliste est abandonnée et le personnel qui arrive au pouvoir est plus à gauche.. De ce tournant là (1880-1882) datent les grands principes et les grandes institutions de la France républicaine : drapeau tricolore, devise, hymne (la marseillaise) en 1880 puis, lois sur l’école (1881-1882), lois sur la presse (29 juillet 1881), élection des maires au suffrage universel (1884).. La République s’installe enfin….

MAIS…. il y a toujours des contestataires antirépublicains.. dès cette époque là !! On conteste le régime parlementaire en accusant les députés de ne rien faire que de s’en mettre plein les poches… d’où le développement du Boulangisme (cf p 220).

PARALLELEMENT, la presse est libre, on l’a vu, avec cette loi du 29 juillet 1881.. La liberté est totale, sauf à injurier ou diffamer… Donc on peut dire ce que l’on veut. Cela laisse la possibilité d’être raciste à pleine page… Les noirs sont caricaturés comme des gens simples d’esprit la plupart du temps et les juifs sont stigmatisés comme des profiteurs qui ne respectent pas la République, le pays et cherchent à la manipuler.

2b – le contexte géopolitique avec l’Allemagne

Autre élément de contexte : la défaite de 1871…
Ce contexte là est fondamental car, vous l’avez vu avec la chronologie, l’accusation contre Dreyfus est celle de l’espionnage au profit de l’Allemagne. Dreyfus est juif alsacien : on lui prêt à cause de cela, une nature de traître qui, pour certains, explique sans autre forme de procès, sa culpabilité.

Mais on doit être clair sur ce contexte militaire car l’Affaire est dans les mains de l’Armée.. Cette armée qui a été humiliée en 1871… Cette armée qui compte bien prendre sa REVANCHE contre l’Allemagne, un jour… Donc cette armée doit être forte et ne peut pas se tromper… Cela explique l’opposition violente de l’armée et de ceux qui la soutiennent de revenir sur une décision judiciaire.. vous imaginez ce que certains pensent => « Comment une armée peut-elle être forte si elle reconnaît qu’elle s’est trompée.. et pour un juif en plus ??? »… C’est cette mentalité là que je viens de résumer en une phrase qui explique l’affaire Dreyfus et la violence des oppositions.. car en face se dressent ceux qui soutiennent les droits de l’homme, au delà des différences de religion, d’origine ou autre… (même si les noirs n’entrent pas encore dans la catégorie de ceux qui peuvent avoir des droits…. ils restent des esclaves pour la plupart des gens à cette époque…)

L’Armée reste rivée sur la première décision.. pour les militaires qui ne veulent pas bouger, la condamnation de Dreyfus est normale car il est juif, et il n’est pas question de revenir en arrière… L’Armée n’est pas la seule institution qui bloque : l’Eglise catholique est tout à fait favorable à l’Armée.. Ceci correspond au fort antisémitisme qui traîne dans l’Eglise à cette époque (cf doc 5 p 222)

2c – la question du nationalisme

Enfin, la fin du XIXe est l’époque du développement de ce sentiment national exacerbé que l’on nomme nationalisme… On est d’accord que la nuance entre le patriote et le nationaliste va se situer dans la relation aux autres : le patriote peut très bien s’entendre avec les étrangers, le nationaliste voit dans les étrangers des ennemis (potentiels ou avérés)… On peut aimer son pays en étant ouvert (patriotisme); quand cet amour devient exclusif on est dans une attitude défensive (nationalisme)…

En France le nationalisme se développe d’autant plus que la défaite de 1871 est humiliante. On cherche dans la colonisation des objectifs de fierté, mais l’idée de la Revanche contre l’Allemagne est bien diffusée et contribue à ce nationalisme… La peur de voir la France et les Français attaqué est un thème récurrent dans les rumeurs et les faits divers. En 1893, à Aigues Mortes des émeutes ont ainsi amené à la mort de plusieurs Italiens dans un véritable mouvement de chasse aux Italiens qui travaillaient dans les marais salants… La rumeur et l’état de tensions nationalistes, relayés par la presse, sont largement à l’origine de cet épisode.. dont est pas super fiers dans la région…(cf le texte de G. Noiriel en bas de cette page)

2d – gauche et droite

L’affaire Dreyfus a fixé des « valeurs » à gauche et à droite… J’hésite toujours à dire ça parce que les élèves savent de moins en moins ce qu’est la gauche et ce qu’est la droite.. Mais bon…. c’est l’occasion d’en faire l’histoire, justement…

A droite : les antidreyfusards, qui veulent la condamnation de Dreyfus… Ils sont pour la tradition, pour le respect des institutions qui ont fait la France : l’Eglise, parfois même la royauté, ils sont plutôt conservateurs… Antisémites ? oui mais ce n’est pas spécial à la droite ! Ils sont souvent nationalistes… Ils ne supportent pas qu’on remette en cause l’Armée alors qu’on doit prendre notre Revanche bientôt contre l’Allemagne… C’est dommage pour Dreyfus mais la grandeur de la France dépasse un être… en d’autres termes, pour eux, Dreyfus est une victime collatérale…

A gauche : les dreyfusards, qui veulent la révision et la libération de Dreyfus. Ces gens là voient d’abord les droits, tels que proclamés depuis 1789 : droits individuels, présomption d’innocence, pas de discrimination sur la religion ou les opinions… Ils pensent que les droits d’un homme doivent faire plier les institutions, toutes vénérables qu’elles soient…

Enlevez Dreyfus et vous avez en gros le portrait (simplifié) des tendances politiques de droite et de gauche… Ce qui est toujours intéressant pour l’histoire des idées politiques c’est de s’apercevoir qu’un siècle plus tôt, ceux qui étaient à droite au début de la Révolution, défendant le Roi, n’étaient pas forcément « nationalistes » : Louis XVI avait bien des troupes autrichiennes autour de Paris et c’est ce qui a mis une bonne pression sur Paris en 1789… Inversement, l’opposition au roi se constitue sur la NATION… cf le cours sur la Révolution en TC… Un siècle plus tard la nation est passée à droite….

3 – le rôle de la presse dans une affaire qui passionne les Français

Voilà c’est à vous….
La question, c’est le titre : quel a été -quels ont été- le(s) rôle(s) de la presse dans le déroulement de l’Affaire Dreyfus…. (sorte de synthèse des questions 3 p 221 et 2 p 223)
Voilà le montage avec les documents à étudier… une bonne partie sont sur vos manuels, mais je préfère vous les donner comme ça…
DREYFUS

Quand c’est fini, vous revenez sur la page du thème 4 pour la suite sur l’agence Havas….

DOCUMENTATION

extrait de G. NOIRIEL sur la presse à la fin du XIXe siècle : extraits NOIRIEL

Deux articles sur un site à propos des images et de l’histoire, toujours en rapport avec l’Affaire :
un supplément du journal le siècle de 1898 : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/mobilisation-dreyfusards
la question de l’antisémitisme : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/antisemitisme-coeur-affaire-dreyfus

BIBLIOGRAPHIE
J.D. BREDIN, L’Affaire, Fayard, 1993
R. GAUTHIER pres., « Dreyfusards » Souvenirs de Mathieu Dreyfus, Julliard, 1965

méthode, encore

Dernier état de la méthode pour le commentaire de docs….

1 – la PB se trouve dans un premier temps dans les termes du libellé. Mettre les mots du libellé en question est une première étape la « PB zéro ». il faut ensuite la reprendre avec les docs qui, eux , donnent une orientation, normalement.
2 – origine des docs : DANI = Date Auteur Nature Intérêt => à reprendre dans l’introduction….

3 – lecture des docs, numérotation des lignes..
NE SOULIGNER UNIQUEMENT QUE CE QUE VOUS POUVEZ UTILISER => on marque sur le sujet… on peut utiliser plusieurs couleurs.

4′ – le plan => tableau de 6 cases, à remplir selon les idées / à reprendre ensuite

4″ – le plan => penser la structure des 2/3 parties puis des 3/2 paragraphes – remplir avec les éléments des docs et connaissances

5 – deuxième formulation de la PB

6 – formuler rapidement où aboutit la réflexion = réponse à la PB

7 – introduction 5 à 10 minutes

si on parlait SENS

extrait de l’émission « sous le soleil de Platon » avec Boris Cyrulnik…

On fait quelque chose de son malheur.. On l’a subi et on en fait quelque chose. Nous êtres humains, on ne peut pas ne pas donner de sens à ce qui nous arrive. C’est pour ça qu’on a besoin des philosophes et des historiens et des poètes et des romanciers. On en a besoin parce que c’est eux qui donnent une manière de penser, qui donnent la direction et qui racontent l’histoire. ça donne sens. Et le sens qu’on donne aux événements modifie la manière dont on les ressent. Si on ne donne pas sens à un événement, on est soumis, on souffre et on comprend pas pourquoi. (…) Quand on a subit un coup, ce qu’on en dit ajoute à la mémoire de ce qu’on a subi. On transforme non pas le réel mais la représentation du réel. Et ce qui nous fait souffrir, c’est d’une part le coup qu’on a reçu et d’autre part de la représentation du coup…

BIBLIO 1930ies – Totsme – 2GM

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX
S. BERSTEIN & P. MILZA, Histoire du XXe siècle, tome 3, 2017
I. KERSHAW, L’Europe en enfer, 1914-1949, Seuil, 2016
P. TOUCHARD et alii, Le siècle des excès de 1870 à nos jours, PUF, 2016
JL DUFOUR & M VAISSE, La guerre au XXe siècle, Hachette, 2003
H ARENDT, Les origines du totalitarisme ; Eichmann à Jérusalem, Quarto-Gallimard, 2002A. GAUTHIER, Le monde au XXe siècle, Bréal, 2001
M. NOUSHI, Le 20e siècle, Colin, 2000
S. BERSTEIN, Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes, Hachette, 1999
E. HOBSBAWN, L’âge des extrêmes, histoire du court XXe siècle, Complexe, 1994

IDEOLOGIE NAZIE

F. SALLEE, Anatomie du nazisme, cavalier bleu, 2022
O. MANNONI, Traduire Hitler, 2022
B. BRUNETEAU, Le bonheur totalitaire : la Russie stalinienne et l’Allemagne hitlérienne en miroir, les Éditions du Cerf, 2022.
F. BRAYARD, A. WIRSCHING, Historiciser le mal, Traduction, annotation critique et analyse de Mein Kampf d’Adolf Hitler, Fayard, 2021
J. CHAPOUTOT, Libres d’obéir, Gallimard, 2020
D. ALEXANDRE, P. COEN, J-M DREYFUS, Pour en finir avec Mein Kampf, Le bord de l’eau, 2016
J. CHAPOUTOT, La loi du sang, Penser et agir en nazi, nrf, 2014 [ALC] 320.533 CHAP
M. FERRO, Le ressentiment dans l’histoire, O Jacob, 2007
P. BURRIN, Fascisme, nazisme, autoritarisme, Seuil Point, 2000
I. KERSHAW, Hitler, Flammarion, 2000

TOTALITARISMES
R. GERWARTH, Les vaincus, violences et guerres civiles sur les décombres des empires 1917-1923, Seuil, 2017
V. ZASLAVSKY, Le massacre de Katyn, Perrin, 2007
J. GOEBBELS, Journal 1943-1945, Tallandier, 2005 [ALC] 943 .086 GOEB
M. LEWIN, Le siècle soviétique, Fayard, 2003
M. DREYFUS, Le siècle des communismes, les éditions de l’Atelier, 2000
H. ROUSSO dir., Stalinisme et nazisme, Histoire et mémoire comparée, Complexe, 1999
M. FERRO, Nazisme et communisme, deux régimes dans le siècle, Pluriel,1999
P. MILZA, Mussolini, Fayard, 1999
P. RIGOULOT dir., Un pavé dans l’Histoire, 1998
F. FURET & E. NOLTE, Fascisme et communisme, Pluriel, 1998
N. WERTH, Histoire de l’Union soviétique de Lénine à Staline, PUF, 1998
S. COURTOIS dir.,Le livre noir du communisme, crimes, terreur, répression, Laffont, 1997
F. FURET, Le passé d’une illusion, essai sur l’idée communiste au XXe siècle, Laffont,1995
M. STEINERT, Hitler, Fayard, 1991
P. MILZA, Fascismes et idéologies réactionnaires en Europe (1919-1945), Colin, 1969

FRANCE  1930-1945
M. FOESSEL, Récidive 1938, PUF, 2018
O. WIEVIORKA, Histoire de la Résistance 1940-1945, Perrin, 2013
L DOUZOU, La Résistance française : une histoire périlleuse, Seuil, 2005
J. F. SIRINELLI dir., La France de 1914 à nos jours, PUF, 2004
JL LOUBET, Les non conformistes des années 30, Point, 2001
S. BERSTEIN, La démocratie aux Etats-Unis et en Europe occidentale de 1918 à 1989, JM, 1999
S. BERSTEIN, Le 6 février 1934, Gallimard, 1975
R.O. PAXTON, La France de Vichy, 1940-1944, Seuil, 1973
M. BLOCH, L’étrange défaite, Folio, 1990

LA SHOAH
I. RODER, Sortir de l’ère victimaire, O Jacob, 2020
S. TRIGANO, Les frontières d’Auschwitz, Livre de Poche, 2005
E KOGON et alii, Les chambres à gaz, secret d’Etat, Seuil, 1984
JF STEINER, Treblinka, livre de poche, 1966

BIBLIO GF

BIBLIOGRAPHIE

G-H SOUTOU, La Guerre Froide de la France 1941-1990, Texto, 2023
G. DELAMOTTE & C TELLENNE, Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain, La Découverte, 2021
A GETHIN, C MARTINEZ, T PIKETTY, Clivages politiques et inégalités sociales, Gallimard-Seuil, 2021
M. KANDEL, Les Etats-Unis et le monde, Perrin, 2018
S BERSTEIN & P. MILZA, Histoire du XXe siècle, tome I, Hatier, 2017
I. KERSHAW, L’Europe en enfer, 1914-1949, Seuil, 2016
P. TOUCHARD dir., Le siècle des excès, PUF, 2016
R GIRAULT, R FRANK & J THOBIE, La loi des géants 1941-1964, PBP, 2005
C. DURANDIN, Les Etats-Unis, grande puissance européenne, A Colin, 2004
A. FONTAINE, La tache rouge, La Martinière, 2004
M. NOUSCHI, Le 20e siècle, Colin, 2003
JL DUFOUR & M VAISSE, La guerre au XXe siècle, Hachette, 2003
G-H SOUTOU, La guerre de cinquante ans, Les relations Est-Ouest 1943-1990, Perrin, 2001
A. GAUTHIER, Le monde au XXe siècle, Bréal, 2001
E. HOBSBAWN, L’âge des extrêmes, Complexe, 1994
A de TINGUY, USA-URSS la détente, Complexe, 1985
H CARRERE D’ENCAUSSE, La déstalinisation commence, Complexe, 1984
P. MILZA, Le nouveau désordre mondial, Flammarion, 1983
A. FONTAINE, Histoire de la « détente », Point, 1982
J-P RAGEAU, Prague 48, Complexe, 1981
F FEJTO, Budapest l’insurrection, Complexe, 1981
A. FONTAINE, Histoire de la guerre froide, tome 2, 1950-1963, Point, 1967
D & D HELLER, Le mur de Berlin, Editions France-Empire, 1962

BIBLIO POMO

valable pour tous…

La question bibliographique pour le Proche et Moyen Orient est pléthorique, comme tous les sujets quand on les regarde du point de vue lycéen… Il faut arriver à comprendre que la région recèle des enjeux de natures différentes qui se croisent, histoire de compliquer tout ça !!! Le choix fait ici n’est pas de faire une biblio thématique, vous n’êtes pas encore en Licence… Sont présentés ici des ouvrages par ordre chronologique de publication, comme cela doit être…  L’actualité entraîne son lot de publications explicatives, on le constate en regardant les dates d’édition…

JP FILIU, Comment la Palestine fut perdue. Et pourquoi Israël n’a pas gagné, Seuil, 2024 [ALC]
M. GOYA, L’embrasement. Comprendre les enjeux de la guerre Israël-Hamas, Perrin, 2024 [ALC] 320.956  94 GOYA
JP FILIU, Stupéfiant Moyen-Orient : une histoire de drogue, de pouvoir et de société, Seuil, 2023 [ALC] 364 FILI
C. SAINT PROT, Une histoire du nationalisme arabe, 2022 [ALC] 320 .54 SAIN
H. LAURENS, Les crises d’Orient, vol 2, La naissance du Moyen Orient, 1914-1949, 2019
D. BILLION, Géopolitique des mondes arabes, 2018
M. GUIDERE, La guerre des islamismes, 2017
H. REDISSI, Une histoire du wahhabisme, 2016
G. CORM, Pour une lecture profane des conflits, 2015
O. ROY, La peur de l’islam, 2015
P-J LUIZARD, Le piège Daech, 2015
A-C. LARROQUE, Géopolitique des islamismes, 2014
A. SFEIR, L’islam contre l’islam, l’interminable guerre des sunnites et des chiites, 2013
X. BARON, Les conflits du Proche-Orient, 2011
S. SAND, Les mots et la terre, Les intellectuels en Israël, Fayard, 2006 ALC 956.940 5 SAND
O. CARRE, Le nationalisme arabe, 2004
G. KEPEL, Fitna, Guerre au cœur de l’islam, 2004
B ETIENNE, Islam, les questions qui fâchent, 2003
G. CORM, Le Proche Orient éclaté, 2003
G. CORM, Orient-Occident, la fracture imaginaire, 2002
G. KEPEL, Jihad, expansion et déclin de l’islamisme, 2000
H MINCZELES, Histoire générale du Bund, Denoel, 1999,  ALC 320.532 MINC
O. CARRE, Septembre noir, 1980

j’ajoute un stock de doc trouvés en lançant une recherche sur le monde arabe… pas mal de références à creuser !

VIDEOS :
Les Emirats face à l’Occident DDC
Les EAU, incontournables DDC
Le rôle des pays arabes dans le conflit Hamas-Israël DDC
Islam en conflit n°1 DDC   +  Islam en conflit n°2 DDC  des numéros anciens mais valables pour les structures en place dans la région….
Sur le Yemen DDC  –  Sur le Qatar DDC  –  Sur l’Iran DDC
Le point en aout 2024 DDC  –  La Syrie et la ligue arabe DDC – le Golfe Persique DDC

ARTICLES :
de l’institut Montaigne par là
le site d’ORIENT XXI  par ici
un article des Echos ici
article de 2012 sur les liens avec l’occident
un cours sur le conflit israélo-arabe et israélo palestinien COURS
les pages prépa sce po sur le POMO n°1 et POMO n°2
le texte initiateur de la ligue arabe (en anglais) : https://avalon.law.yale.edu/20th_century/alex.asp et celui de l’organisation de la conférence islamique (plus large que les extraits du manuel p 273) : https://www.oic-oci.org/upload/documents/charter/fr/oic_charter_2018_fr.pdf
un article de P Boniface assez éclairant sur le sujet : BONIFACE islamisme
la ville de Jérusalem : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2017/07/24/jerusalem-un-demi-siecle-de-conflit-explique-en-cartes_5164411_4355770.html
la situation de Gaza : https://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2018/05/18/comprendre-la-situation-a-gaza-en-cartes_5301333_3218.html
sur les accords d’Abraham Orient XXI, des extraits par l’IFRI, l’orient le jour, selon l’IEMED

DES DOCS :
sur les accords de Camp David Encel – Géopolitique EXTRAITS
que reste-t-il du sionisme LM 200321
un article de 2021 sur le désengagement US
des articles plus récents : Après Gaza, un nouveau désordre mondial
Syrie _ HTC, un “cas unique” dans la djihadosphère
L’Arabie saoudite, pièce maîtresse dans un Proche-Orient en recomposition
extraits de l’EU sur le monde musulman contemporain (partie sur le monde arabe) : IMMC
extraits de revue d’histoire de 2015 : COLLHIST 2015 01 et COLLHIST 2015 02
des docs sortis de l’Atlas de Y Lacoste  sur Israël..
des articles un peu costauds sur…
Le hadj, l’autre pétrole des Saoud, LMD août 2020
Les dilemmes du monde arabe, LMD novembre 2024
Mortel engrenage au Proche-Orient, LMD décembre 2023
Un silence arabe, LMD mars 2024