Saint Just

Pour réfléchir à ce qu’est la structure Saint Just et avoir une perspective….

=> le dispositif de Micro collège en tant que Structure de retour à l’école SRE
un article récent , un entretien, des études de cas, et surtout la présentation du Micro Collège Henri Barnier est elle beaucoup proche de ce que nous faisons
=> autre dispositif inspirant les établissement d’enseignement adapté par là, un exemple de ces EREA avec le lycée Aragon , qui n’est pas la situation de notre structure… c’est sur !
=> la brochure ONISEP sur la scolarisation des élèves à besoins particuliers, la page de l’EN sur la scolarisation des enfants à besoins particuliers

Notre structure est un collège où se retrouvent des enfants à besoins particuliers qui ont vécu des années compliquées en école, avec des dispositifs d’inclusion qui n’ont pas forcément réussi. A Saint Just, ils trouvent un cadre d’enseignement général adapté, entre les attentes de l’école et celles du collège, qui leur permet de s’orienter dans différentes structures : 3eme prépa-pro, lycée professionnel, classe ULIS, IME…. Ces années fondamentales de l’adolescence sont mieux vécues dans une petite structure, avec un encadrement nombreux par des adultes (AESH, enseignants volontaires), et sont un tremplin pour repartir vers d’autres structures d’enseignement ou de formation. Il ne s’agit donc pas d’une exclusion du système, bien au contraire, mais d’un temps de pause nécessaire avant une nouvelle étape inclusive. Les enseignants œuvrent dans le sens de la consolidation des acquis, les AESH assurent une aide personnalisée en cours et un accompagnement vers un projet d’orientation en coordination avec les enseignants.

Structure accueillant des élèves en échec scolaire, déjà accompagnés (mdph, itep), qui veulent poursuivre leur scolarité, qui peuvent évoluer dans un groupe, en ayant un minimum d’autonomie. Ils sont accueillis avec un projet particulier pour chaque élève, pour plusieurs années scolaires de collège, dans l’objectif d’avoir une porte de sortie (lycée prépa pro, impro, ime, collège…)

EVARS ?

Les gens qui pensent pour nous veulent que des profs, appréciés variablement par leurs élèves, construisent avec ceux-ci une Éducation à la Vie Affective et Sexuelle…. Chaque décision des gens qui nous gouvernent a du sens, au moins pour eux (se dédouaner, se protéger, une grande vision de l’avenir, la construction d’un Homme nouveau régénéré, au choix…).. S’il y a bien un domaine de la vie qui n’est pas simple à évoquer c’est bien ce genre de choses !!! En collège et en lycée, on nage dans l’affectif…. On « aime » ou pas une matière, un prof, un élève, qui lui crois qu’il est bien ou mal « aimé » par le prof, le directeur etc… En fait , moi je vais au boulot, je vais pas en famille !!! Première étape, sortir de cette illusion de l’école-famille.. C’est pas parce qu’il y a des familles dans l’école, que l’école en est une ! Et moi perso je préfère que ma famille n’y soit pas, histoire de pas mélanger les genres ! Ce boulot j’ai une chance énorme de l’avoir parce que je travaille avec des humains, pour les former dans cette humanité et dans leurs humanités, jouons avec les mots !!! La vie affective, elle fait partie ou pas de ce que je discute avec les élèves avec qui je travaille (Deuxième étape : ce ne sont pas MES élèves. Croyez moi, parfois, si c’était les « miens » j’aurais fait gaffe en les achetant !! Ce sont DES élèves que je n’ai pas choisi avec qui je TRAVAILLE, même si eux ne travaillent pas !) Et tout ça c’est déjà pas simple… L’affection que j’éprouve pour quelqu’un, qui me donne la grille de lecture ? Qui m’apprend à faire la différence entre « j’aime », « je kikffe », « je désire », « j’ai envie »…. Et dans cette grande comédie de l’enseignement, on veut parler -en classe- de vie affective, et sexuelle ??? Ouaou ! Comment je pourrais être, moi prof, crédible sur la sexualité auprès de jeunes abreuvés de conneries (ou pas d’ailleurs) sur le sujet ??? Crédible, ça veut aussi dire être tout simplement écouté, pas juste scrollé ??? Je vais parler de respect, respect du corps, respect de la liberté de l’autre, respect du consentement, là où ces mêmes jeunes entendent parler de viols, de mutilations, de pédophilie, là où ils voient des scènes de sexe dans tous les films, sans que se pose la question du consentement… tiens, c’est vrai ça.. Quand les deux héros s’embrassent langoureusement et que ça finit quelques secondes plus tard (ça va drôlement vite !) avec des sous-vêtements partout autour du lit et un sourire béat des impétrants, qu’est-ce que ça dit du consentement ? Rien… Et le consentement, c’est déjà un bon chapitre.. Après se profilent  le respect du corps, la place du désir de chacun, la connaissance de son propre corps, c’est quasi infini (sans parler des soi-disant modes qui te disent qu’est-ce qu’il faut faire à quel moment)… Injonctions partout, Dialogue nulle part ! Si on avait su faire ça dans les familles (et pas au bahut) déjà ça aurait pu éviter combien de drames… Je ne parle pas seulement de féminicide qui est l’extrême pathologique et criminel du mec-qui-a-une-bite-qui-sait-tout-sinon-il-te-démonte-la-gueule… Les relations toutes simples entre les gens, entre les amoureux, dans les couples… Dans ce domaine, no limit, tout est biaisé : ce qu’on en dit, ce que l’on ressent, ce que l’on comprend… Le salut est dans le Dialogue, pas dans la classe…

Alors si vous êtes arrivés là, voilà un truc pour réfléchir aux ados… ça vient d’Espagne, mais ça nous dit quelque chose de ce qui se passe ici aussi ARTICLE ….

PS : oui, l’image, c’est Adam et Eve rejetés du paradis… Belle manière d’expliquer pourquoi nous ne vivons pas dans un paradis, parce que l’humain et l’humaine ont voulu égaler Dieu !!! Donc 10 siècles avant notre ère on se disait que les malheurs humains venaient forcément de l’humain lui même et particulièrement de la curiosité malsaine de l’humaine … L’inconsistance de l’homme par rapport à la femme est déjà bien prouvée de la sorte… Il faut bien que le sexe faible humilie le sexe fort et se fasse passer pour fort à sa place…

Visite

10 novembre 2025
L’ensemble des classes de terminale de l’établissement passent la journée au camps des Milles. Visite commentée, ateliers, le lieu porte une histoire qui est celle de la discrimination au XXe siècle, et de l’association méthode industrielle/gestion de l’humain… Une usine pour garder des personnes… Des milliers de wagons pour les transporter…. Et là bas de la chimie pour les éliminer… Oui, décidément, quand l’homme veut plonger dans la bassesse, il trouve toujours des techniques pour l’accompagner ! Technologie, méthodes de gestion, techniques de rentabilité, l’ensemble des méthodes qui ont fait la révolution industrielle ont été utilisées pour mener à bien le projet raciste mis en place par les nazis. Les Milles en sont une petite illustration….
Mais ce n’est pas tout… L’élimination de masse ne se réalise que lorsque les conditions sont réunies. Et ce sont ces conditions qui constituent une partie des recherches de l’équipe du camps des Milles… Comment en est-on arrivé là ? Est-ce à nouveau possible ? Les ressources de la sociologie, de la psychologie, de l’histoire, permettent d’analyser ce qu’il s’est passé, les moments où on aurait pu, on aurait dû….

Témoignage d’une élève :

Le Camp des Milles était, à l’origine, une usine de tuilerie et de transport ferroviaire. Pendant la crise économique, l’usine ferme et devient un camp de concentration. Les premiers internés étaient des Allemands et Autrichiens, puis tous les étrangers, considérés comme «ennemis». A partir de 1942, le camp accueille uniquement des Juifs destinés à la déportation. Les conditions de vie y étaient très difficiles et même déshumanisantes. Malgré cela, certains internés participaient à la résistance en créant de faux baptêmes ou également en organisant des fuites pour sauver les enfants.

Ce contexte s’inscrit dans la montée du nazisme en Allemagne. Hitler promet du pain et du travail et mets rapidement en place une dictature, réprimant Juifs, opposants et intellectuels. Par ailleurs, les lois de Nuremberg instaurent la discrimination raciale : l’antisémitisme devient central. Les Juifs sont isolés dans des ghettos puis déportés vers des camps d’extermination (terme étant, d’ailleurs, extrêmement péjoratif, on pourrait plutôt dire «centres de mise à mort») comme Auschwitz. La France de Vichy collabore d’ailleurs «volontairement» à ces déportations, et propose également de déporter des enfants sous prétexte d’action «humanitaire».

Une partie du Camp des Milles permet de mettre en avant le fait que les génocides en général reposent sur des mécanismes progressifs. En effet, les préjugés, stéréotypes et la peur de l’autre forment le «terreau», «les racines» du processus. Ensuite, trois étapes permettent le passage du racisme au génocide : d’abord, les minorités sont stigmatisées tandis que la majorité reste passive. Puis, la démocratie est détruite et remplacée par un régime autoritaire manipulant médias et éducation, imposant propagande et éliminant les contre-pouvoirs. Enfin, la violence physique devient omniprésente et la déshumanisation est en quelque sorte légalisée

Aujourd’hui, le Camp des Milles est un lieu de mémoire consacré à la Shoah et aux grands génocides du XXème siècle, comme celui des Arméniens ou du Rwanda. Il rappelle comment les préjugés peuvent conduire à des génocides. Ainsi, il est indispensable de garder à l’esprit que la résistance est possible à chaque étape ; mais plus elle intervient tôt, plus elle est efficace : il ne faut alors pas hésiter à agir.

De retour, je pose 2 questions aux élèves avec qui je travaille (qui ne sont pas « mes » élèves !) : d’abord ce qu’il reste de cette visite… Un petit bilan… Mentalement c’est le moyen d’évoquer cette journée…. Et une deuxième question sur « l’efficacité » du dispositif… Car, enfin, bon sang, 80 ans après la découverte des camps de mise à mort, ne sommes nous pas en train de prendre la pente vers le même enfer ?? La société explose sous le coup des émotions exacerbées par les réseaux sociaux, sous le coup des revendications contradictoires, celles des pauvres, celles des exclus, celles des classes moyennes et même celles des plus riches !!! Tout le monde se plaint, tout le monde se retrouve d’accord pour en découdre.. Ne faut-il pas freiner ??? Je voulais voir quelle conscience les élèves avaient de cela.. Et je suis pas déçu. Derrière une grande majorité de jeunes proclamant l’efficacité du dispositif, certains se posent la question… extraits…

  • cette visite est efficace car (…) elle amène à réfléchir sur des thématiques actuelles dans un monde marqué par les préjugés et les discriminations… Les 3 étapes menant au génocide vont très vite…
  • .. avant je ne considérais pas l’ampleur d’un tel drame, je n’avais pas une réelle conscience à ce sujet.. mais c’est sommaire ou répétitif sur certains points.
  • oui et non. (…) je pense que les gens racistes ne s’arrêteront pas de l’être du jour au lendemain (…) ça permet peut-être de mieux saisir l’ampleur que peuvent prendre certaines pensées….
  • faire le lien entre les génocides est très intéressant
  • l’activité ne m’a rien apporté…
  • cela m’a permis une nouvelle fois de comprendre.. mais je trouve que l’on a pas assez insisté sur comment agir aujourd’hui.
  • la vidéo de la fin est super efficace, j’ai compris le déroulement
  • ça nous a permis de nous rendre compte de la rapidité de l’engrenage…
  • les discriminations sont toujours d’actualité et les stéréotypes persistent
  • la démocratie se fragilise
  • l’arbre de la fin était à la fois très complet mais trop chargé pour bien comprendre… (pour ceux qui veulent en discuter, voilà l’ARBRE en question)
  • je pense que tout le monde a besoin de cette dose de rappel
  • il n’apporte pas seulement des informations sur l’histoire mais apporte des clés pour agir dans le présent (…) dans une époque où les idées xénophobes sont très répandues
  • Trump semble avoir déjà réalisé la première et deuxième étape…
  • c’est toujours compliqué d’éviter un endoctrinement. On aura beau jeter la pierre à toutes les personnes qui ont pris part à un génocide, nous n’aurions potentiellement pas mieux fait.

pour poursuivre la réflexion voyez ICI et particulièrement la vidéo intitulée « RÉSISTER AUJOURD’HUI, LES ENSEIGNEMENTS DU CAMP DES MILLES », vous la retrouverez sur cette PAGE là sous le titre « AGIR ».

extrait de la vidéo de Joan Sfar auteur du Chat du rabin

méthode encore

Il faut vous entraîner, il n’y a que ça..
Quelques idées pour tel ou tel dans le cadre de cette intro vite faite sur la coexistence pacifique…. coexistEnce, je rappelle !!! des idées pour reprendre vos copies….

une PB : qu’était la coexistence pacifique et dans quelle mesure a-t-elle vraiment existé …. Dans quelle mesure la coexistence pacifique s’est vraiment traduite dans les faits ?.. a-t-elle été une réalité géopolitique ?

une accroche… En 1948, Raymond Aron condense en une formule la situation internationale : « paix impossible , guerre improbable ». Moins de dix ans après Khrouchtchev évoque la coexistence pacifique, pour décrire l’apaisement espéré dans les relations internationales. Comme Napoléon avait scellé la Révolution en 1799, le dirigeant soviétique veut influer sur le cours des événements, et lancer une nouvelle période dans cet affrontement qui ne dit pas son nom. Les historiens lui emboîtent le pas, d’ailleurs, en adoptant l’expression pour la période 1956-1962. Loin d’être monotone, cette période semble certes moins tendue dans l’ensemble que la période précédente, mais davantage soumise à des variations de tension. Si la première période de guerre froide, où l’affrontement semblait imminent, n’est plus d’actualité, la persistance de l’opposition est dans la définition même de la coexistence pacifique. Et c’est Khrouchtchev lui-même qui la rappelle dans le doc 1…etc

une PB dans quelle mesure le terme de coexistence pacifique est-il justifié….

une accroche.. En septembre 1959, Nikita K arrive aux Etats-Unis pour une visite d’une dizaine de jours. Alors que l’ultimatum qu’il a posé sur Berlin a expiré en mai, le dirigeant soviétique n’a pas donné suite à ses menaces. C’est sans doute là, la meilleure concrétisation de sa coexistence pacifique qu’il a déclarée en février 1956, en même temps que la déstalinisation. Il cherche une rupture vis à vis de la période précédente, un nouvel élan, loin de la dictature stalinienne et plus près de l’idéologie communiste. Si les intentions sont simplement énoncées, les réalisations semblent plus nuancées. Dans le doc 1…..

une accroche… Quand Gaston Bouthoul déclare « La guerre froide est la première expérience vécue de la paix atomique », il s’agit pour cet homme né à la toute fin du XIXe siècle, de montrer la nouveauté de la guerre froide. Quand en 1956 K parle de coexistence pacifique, l’atome n’est pas pour rien dans ses arguments. Mais on ne peut oublier que K s’affirme contre le modèle stalinien : libérations de nombreux détenus, déstalinisation et contact avec le reste du monde. La coexistence pacifique, c’est une inflexion dans la guerre froide, mais, comme les documents le montrent, c’est encore la guerre froide. En effet le doc 1….

une accroche….. En 1947, à Szklarska Poręba en Pologne, lors de la conférence des partis communistes, Andrei Jdanov répond à la doctrine Truman en répondant qu’effectivement, le monde est divisé en deux et que l’URSS appartient au camp socialiste, pacifiste, anti-impérialiste et antifasciste. Le vocabulaire reste le même avec Khrouchtchev quand il invente la coexistence pacifique. Cette variation de la guerre froide semble, au départ au moins, signifier une baisse des tensions, même si la guerre froide se poursuit bien. Les tensions demeurent, et les documents proposés le montrent à l’évidence. Dans le doc 1…….

une accroche…. Les 14 et 15 mai 1955, en 48 heures, les soviétiques posent deux actes diamétralement opposés. En signant le pacte de Varsovie, l’URSS regroupe de manière explicite autour d’elle des alliés dans un but militaire, faisant un miroir à l’OTAN. L’opposition armée est nette et explicite, la guerre peut commencer demain. Mais le lendemain la même URSS signe le Traité d’Etat de l’Autriche qui met fin à l’occupation quadripartite de cet ancien morceau de Reich. En posant ces deux actes apparemment contradictoires, les Soviétiques et leur dirigeant Khrouchtchev semble annoncer une nouvelle ère. C’est la coexistence pacifique évoquée par le chef du Kremlin en février 1956. Ambivalente ou pragmatique, cette période pose question dans l’ambiance de la guerre froide. Le corpus documentaire le reflète bien avec des documents qui vont dans des sens contraires. Dans le doc 1 en effet….

une PB… la Cp est-elle un tournant de la GF ? N’est-elle qu’une version édulcorée de la GF ? Cette coexistence est-elle réellement pacifique ?

prêt à penser

Le deal était de faire un DS d’EMC, du jamais vu, mais je vous rassure, pour moi non plus.. Et puis, vue l’ambiance politique actuelle, ça me paraissait intéressant de faire réfléchir des jeunes pré-votants… Au moins aurez vous tous entendu que la Démocratie ne s’use que quand on ne s’en sert pas…. A partir du sujet il fallait produire une réflexion…

Consigne : Voilà cinq citations sur la démocratie. Elles doivent vous aider à réfléchir à cette question : LA DEMOCRATIE EST ELLE ENCORE LE MEILLEUR TYPE DE REGIME POLITIQUE ? Utilisez les citations et commentez les pour mettre en évidence dans une première partie les principes de la démocratie et dans une deuxième partie les difficultés que ces principes soulèvent. N’oubliez ni une introduction, ni une conclusion.
=> A ce stade l’objectif était simple, se poser la question non pas de l’obsolescence du modèle démocratique mais de voir, en d’autres termes, si la démocratie fait encore rêver….
Vous ne m’avez pas déçu du voyage ! Vous ne rêvez pas de démocratie mais vous faites comme si… Vous considérez que la démocratie est un bon système une fois que vous avez dit que c’est un régime souvent inefficace… Vous vous comportez comme Trump que vous critiquez si souvent : vous dites une chose et son contraire sans aucun souci ni conscience de la distorsion de votre pensée car, dans votre cas,  c’est un exercice scolaire, donc hors sol… Alors réfléchissez et entendez cela : si le modèle totalitaire a été inventé, c’est que, de gauche comme de droite, ces régimes ont laissé le champ libre à tout ce qu’il y a de plus barbare dans les sociétés en question. Pourquoi cette assimilation entre nazi et communiste, que je réprouve idéologiquement ? Demandez aux Polonais, aux Hongrois, aux Lituaniens… Ce qu’ils ont vécu de ces régimes, ce n’est pas l’élan idéologique, c’est la maltraitance sadique, la torture déshumanisante, par des humains qui ne le sont plus vraiment.. Qu’ils soient de la SS ou du KGB (etc…) la cruauté déployée par ceux-ci est une conséquence du choix dictatorial… Car aucun dictateur ne peut tenir sans torture, soumission, humiliation, déshumanisation… Alors est-ce cela votre efficacité des régimes moins démocratiques ?

Vous aviez ces citations pour réfléchir et pas pour vous servir d’accroche, petits joueurs ! :
« La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » A LINCOLN – président des Etats-Unis
« La démocratie ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité » Albert CAMUS, écrivain
« Une démocratie doit être une fraternité ; sinon, c’est une imposture. » A de Saint EXUPERY, écrivain
« La dictature c’est « ferme ta gueule » ; la démocratie c’est « cause toujours » » COLUCHE, humoriste
Il existe un « a priori démocratique difficilement disputable : les citoyens sont les mieux placés pour guider les dirigeants, et leur légitimité est incontestable. » Frédéric GILLI, économiste

Le problème c’est que vous les avez, pour la plupart,  prises comme argent comptant et utilisées sans vraiment réfléchir !!! J’aurais mis une phrase d’un nazi peu connu (genre Werner Best) vous n’auriez pas réagi… Vous avez, sans aucun problème, pris sur le même pied d’égalité, Lincoln et Coluche… Si un d’entre vous a précisé le caractère propagandiste de la citation de Lincoln, personne, en revanche, n’a pris de recul par rapport à la citation de Coluche… La prochaine fois je vous mettrai Dieudonné ou Hanouna….

La citation de Lincoln met le « peuple » au centre de la démocratie parce qu’il parle aux parents de centaines de jeunes hommes américains morts en combattant d’autres jeunes hommes américains… C’est inacceptable !… Une guerre fratricide de ce genre est inacceptable, je ne peux pas admettre que mon fils soit mort comme cela… Le président me donne une lecture, un sens à la mort de mon fils : il est mort pour la démocratie, face à ceux qui n’en veulent pas… Je suis du peuple, la démocratie c’est mon régime et mon fils est mort pour cela, quelque part, il est mort pour que je vive mieux… Vous verrez, avec le temps, tout ce que les humains ont déployé (idées, modes, opinions, croyances, objets, habitudes, actions…) pour donner du sens à la mort et à la vie…. C’est pas toujours du flan ou du fake, mais de temps en temps ça fait du bien de se dire que telle ou telle chose n’a de logique que dans le sens que cela donne à ce que je fais ou ce que je perds…. L’humain a cela de particulier : il cherche le sens !
La citation de Lincoln, slogan de la démocratie, met en avant le « gouvernement du peuple » ce qui est moyennement vrai aux USA pour le gouvernement fédéral, mais l’est beaucoup plus au niveau fédéré… « par le peuple » ça me permet de parler des élections, du vote, qui est une pratique nécessaire mais non suffisante pour le fonctionnement démocratique. « pour le peuple »… ça c’est de la comm… J’ai le pouvoir et je gouverne pour toi : vous avez déjà entendu ça, non ?…
Là j’ai décortiqué, à la mode Gaby, la citation de Lincoln… Essayez de pas vous faire avoir s’il vous plait…

En revanche une citation peu utilisée alors que essentielle, c’est la dernière.. Cet économiste (c’est qui ?) disant que l’a priori démocratique indépassable est que « les citoyens sont les mieux placés pour guider les dirigeants »…Vous retrouvez là ce que je vous ai dit en cours sur l’intuition initiale (faut-il vraiment dire « de base » ?) de la démocratie… Ceux sur qui s’exerce le pouvoir ont le droit de participer à ce pouvoir…. Attention à ne pas juste parler de souveraineté populaire.. Diderot en parlait et pas dans un cadre démocratique. Car de cette formule précédente, il faut aller plus loin pour être en démocratie.. Le pouvoir exercé sur les citoyens ne peut venir que des citoyens. On peut inverser : le citoyen n’obéit qu’au pouvoir auquel il participe…. (cf Rousseau) La phrase de Gilli le pose en évidence… C’est fondateur de la démocratie. Dans un régime comme l’autocratie, quelqu’un exerce le pouvoir au nom du peuple.. Et ça c’est le discours de nos populistes de droite comme de gauche.. L' »avant garde révolutionnaire » léniniste, correspond à l’incarnation du peuple ou de la Nation issue de la droite et de l’extrême droite… Ici comme là, « il faut » quelqu’un pour diriger… (les théoriciens de la monarchie absolue ne disaient pas autre chose !)… Gilli vous dit l’inverse : en fait personne d’autre que les citoyens ne peut juger ce qui est bon pour eux. Fondateur de la démocratie, cela est repris chez les penseurs de la démocratie participative, qui n’est pas une idée nouvelle mais un slogan pour montrer que les citoyens participent bien au pouvoir, que ce soit vrai (l’exemple de la municipalité est là pour le prouver) ou pas…. Gilli donne l’intuition initiale… et incontournable….

La citation de Coluche, est une formule choc mais c’est un humoriste qui le dit. Son objectif n’est pas de construire mais de faire rire, à partir de ce qu’il interprète de l’actualité, et Coluche était très fort pour cela, et pas seulement lui… Bedos, Desproges ont fait dans le même genre, plus propres sur eux… Si vous savez que Coluche a commencé une campagne présidentielle en 1980 sans aller jusqu’au bout (cf le film « c’est l’histoire d’un mec »), c’est le moment de le dire, et de se rappeler que ce genre d’affiche aurait du mal à ne pas finir devant les tribunaux aujourd’hui…

Coluche résume en quelques mots simples, une problématique qui est encore celle des populistes aujourd’hui : celle du poids de la parole des citoyens dans le jeu politique. « ferme ta gueule » (comme vous vous êtes régalés à écrire cela dans une copie !!! kifdehouf) c’est clair : la dictature empêche l’expression. « Cause toujours » : la démocratie laisse l’expression mais le bavardage permet de couvrir les décisions prises par une minorité… A moins que Coluche veuille stigmatiser non pas les politiques mais plutôt les citoyens qui parlent à tord et à travers sans prendre conscience qu’à un moment donné, il ne faudra plus vouloir son propre intérêt mais celui du groupe…. Vas y, réfléchis !
Et là on peux passer à la citation de St Exupéry…

Une fraternité ou une imposture… Certains n’ont pas compris… Jeunes padawans, peut-on être égaux sans être fraternels ? Égaux sans fraternité c’est piquer dans l’assiette du voisin en disant « tout ce qui est à toi est à moi »… L’égalité est rejetée par tous ceux qui possèdent… Car cela veut dire perdre ce que j’ai… Même au niveau politique… J’ai le pouvoir, on me demande en 1789, en 1848 de le partager, que point nenni ! Regardez notre président qui n’a pas accepté le deal démocratique lors des dernières élections (cf ce qu’en dit un universitaire ici)…. L’égalité suppose que l’on vive ensemble en bonne intelligence… On a de plus en plus de mal à le réaliser car notre société est divisée, voire clivée…  Il n’est que de prendre les transports en commun, pour voir comment nos contemporains ont du mal à se supporter… On peut facilement y nouer conversation mais aussi entendre des réflexions super désagréables… surtout aux heures de pointe, quand l’égalité doit côtoyer le « struggle for life »…. Plus personne ne nous apprend à être fraternel… Les affinités des RS ou des associations ne font que rapprocher ceux qui s’apprécient, et comme disait l’autre « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ?(…) Vous êtes comme les païens« (Mt, 5, 46 et sq).. La fraternité va au delà du cercle d’affinités, du cercle communautaire… C’est l’ambiance de 1789 où on s’appelle tous « monsieur » ou l’ambiance 1917 où on se dit tous « camarade »… Aïe, me revoilà chez les cocos… N’oubliez pas non plus que dans le NSDAP ils étaient tous des « Genossen », camarades… Pourquoi ? Mais parce que cette égalité-fraternité est visée aussi par les autocraties… Elle nous vient d’ailleurs de l’aristocratie, puisque ce qui fait la noblesse, c’est l’égalité entre les nobles devant les privilèges…. La démocratie, c’est une aristocratie pour tous… Et les autocraties c’est une démocratie détournée par un leader et  tournée vers l’élimination d’une partie du peuple… Non, ce serait trop simple de dire que l’autocratie est une démocratie sans fraternité, mais en tout cas, une démocratie sans fraternité, une égalité sans fraternité, ça donne notre bouillie sociétale actuelle, où nous sommes obligés de vivre ensemble, alors que tout dans notre vie socio-économique nous pousse à nous éloigner de ce vivre ensemble… Regardez le stade : on est tellement heureux de vivre ces émotions ensemble, ça émeut tellement, ça mobilise tellement.. On aimerait ça pour les élections, dans les embouteillages, dans la file d’attente au supermarché.. Mais non.. Dès que le film s’arrête, dès que le match est fini, on reprend le « struggle for life »….

De là on peut arriver sur la citation de Camus qu’un ou deux seulement ont remis dans le contexte de l’amendement avorté de 2018… « Protéger la minorité », c’est logique : on est tous égaux, on est pas tous du même avis, il faut donc que ceux qui sont pas d’accord ne soient pas éliminés… Puisqu’ils sont égaux à ceux qui sont d’accord…. Non ? Ce qui est en jeu ici c’est le consensus social.. Mais la course à la consommation et l’idée que l’homme (plus que la femme ?) n’est motivé que par son propre intérêt brisent une quelconque cohésion sociale (on arrête « l’harmonie », jeunes padawans, svp.. l’harmonie sociale ça n’existe pas sauf en régime totalitaire !)… Les clivages actuels sont politiques, parce qu’économiques et sociaux et culturels… [Perso, dans un pays étranger qui m’accueille moyen, je me réfugie sur ma culture, ma religion, même si ça me gonfle, c’est au moins un endroit ou j’existe… Non ?] Aujourd’hui, finalement, on a l’impression qu’il n’y a que DES minorités sans UNE majorité.. Nous n’avons plus de projet commun sauf celui de remplir notre sac de course, notre ventre, notre compte en banque etc… Mais cela, la consommation, n’est pas un projet égalitaire ni fraternel… Mais c’est une liberté… Quoique si je regarde de près, l’injonction à avoir les dernières baskets qui font prout, le téléphone qui fait salon de coiffure et la montre connectée à tout sauf à mon présent, toutes ces choses dont on me bombarde que c’est bon pour moi, cette injonction là (qui n’est pas nouvelle d’ailleurs) ne nous prive-t-elle pas de notre liberté de réflexion et de choix de vie ???

Voilà c’est fini, j’ai fait le tour et je sens bien que vous êtes bien moins nombreux qu’en haut de la page… Oserai-je vous quitter sans correction ?

Je vous avais donné une orientation de plan, que tout le monde a pris sauf un ou deux… On pouvait faire autrement, je vais essayer de vous le montrer rapido pour ne pas perdre l’attention de votre petit nombre…

I – les principes démocratiques
1 – EGALITE – donc vote, isonomie, renouvellement des responsables, débat
2 – LIBERTE – donc pluralisme, expression, débat
3 – FRATERNITE – nécessaire car c’est le lien avec la société

II – les difficultés soulevées
1 – liées au discours
2 – liées à l’égalité
3 – liées à la société

Vous devriez avoir dans votre cours, les textes et ce qui précède tout ce qu’il faut pour compléter ce squelette de plan

Autre mode ?

A partir de la PB, LA DEMOCRATIE EST ELLE ENCORE LE MEILLEUR TYPE DE REGIME POLITIQUE ?, on peut utiliser un plan dialectique

I – oui / les atouts

II – non / les difficultés passées et actuelles

III – Faut espérer !!!!

ou bien partir sur l’idée que selon les principes, on est plus ou moins bien barré, d’où :

I – EGALITE
1 – des atouts
2 – des obstacles
II – LIBERTE
1 – des atouts
2 – des obstacles
III – FRATERNITE
1 – des atouts
2 – des obstacles

En conclusion on pouvait tirer à boulets rouges sur les concepts liquides de « démocrature », « démocratie illibérale »… Sans égalité, sans liberté, la démocratie n’est qu’un camouflage. La démocrature n’existe pas, c’est une dictature qui se cache sous des oripeaux démocratiques… « des » ? En fait il n’y en a qu’un, le vote.. Une démocratie qui ne permet pas le pluralisme, qui tue les journalistes, qui affiche régulièrement des scores électoraux dépassant les 80%, ce n’est pas une démocratie…
La démocratie est en crise en France ? Pourquoi ? Parce que la classe politique n’accepte pas que l’opinion française soit clivée ? Non ce n’est pas du populisme. Dans les années 1980 et 1990 la classe politique française était agacée de la cohabitation. Okay ! en 2000 le référendum sur le quinquennat, fait pour aligner présidence et chambre et rendre impossible la cohabitation,  a obtenu 30% de participation… 30 % ? N’importe quel politique démocratique aurait dit, « bon ok on ne peut pas admettre cela ! » Que croyez vous qu’il advint ? On proclama une grande victoire française… 2002 Le Pen arrivait en 2eme position, et personne n’a pensé que les citoyens en avaient eu un peu marre de ne pas être entendu ?.. 2005 oh ! quelle horreur les Français sont contre la constitution européenne… 2007 ça passe sans referendum… Y en a un qui a utilisé cet enchainement, bravo ! Aujourd’hui, notre chambre soi-disant ingouvernable de 2024 est considérée comme un problème alors qu’en fait, la situation est des plus démocratiques : nous ne sommes pas des moutons, malgré tout ! Mais cela oblige nos politiques à revenir aux bons temps de la cohabitation, et ça ne passe pas, c’est trop inconfortable !… Un peu plus au nord est en Europe, ils ont inventé les « grandes coalitions ».. Mais eux ils ont appris le compromis sur les ruines de leur pays englouti par le nazisme….
Quoiqu’il en soit, la conclusion était forcément sur la dynamique démocratique et non pas sur un constat d’échec concomitant d’une proclamation fataliste de la démocratie « meilleur régime ».. Achtung, Padawans ! Dire que quelque chose auquel on ne croit plus est nécessaire à garder, c’est la tactique « on n’a pas le choix »… Erreur fatale ! On vous dit que vous n’avez pas le choix, car le seul qu’on vous laisse c’est les extrêmes ou rien… Le choix est ailleurs…
La démocratie part du principe que le pouvoir part de ceux sur qui il s’exerce, c’est sa force et sa faiblesse. Croire aujourd’hui, qu’une gestion autoritaire ou entrepreneuriale de la société est meilleure range l’humain dans la catégorie des objets de consommation jetables… L’humain est plus grand que cela, toutes les philosophies du monde nous le disent, mais il a du mal à s’en apercevoir ! La démocratie ne se conçoit pas sans engagement, alors qu’on nous a dit que le top c’est de consommer… Vous le voyez le problème ?

intro acte I

Okay, c’était un peu violent… N’empêche que vous avez trouvé des choses à dire… On sort de la logique du je prépare, je fais bien et après.. Je me fais exploser parce que depuis le début je n’ai rien compris.. Voilà pourquoi on a fait cet épisode pas forcément bien vécu par tout le monde.. Mais on n’est pas fou … ou quasi ! Donc l’exercice n’est pas noté, il s’agit juste de tester une méthode… Et la méthode, jeunes padawan-e-s il faut la revoir ! Au delà des conseils avisés de ma collègue et moi-même, vous n’avez pas besoin de lire je-passe-le-bac-en-10-leçons, puisque tout est ici, sur ce site !!! La page pour l’analyse du sujet : METHODE 47  et  pour l’intro :  METHODE 52… C’est déjà un commencement !!!
Pour trouver l’inspiration pour l’accroche, zappez chez les journalistes (celui que vous voulez ils ont tous suivis les mêmes formations, quelle que soit l’orientation politique …) sans forcément lire tous les articles, mais regardez comment ils font pour vous « accrocher »…
Après ce petit tour, regardez vos intro….

« L’homme a toujours su exploiter le milieu qui l’entoure… » En voilà une généralité qui n’accroche pas !.. Vous en voulez d’autres ? « Le rapport entre les sociétés et le milieu a totalement évolué dans le temps… » … Quand vous démarrez un discours (puisque la dissert c’est UN DISCOURS, donc UNE ARGUMENTATION), il faut capter l’attention du public.. Ce que les latin appelait la captatio benevolentiae…. Oui parce que les Latins et les Grecs faisaient aussi des discours.. oui politiques, bien sur, mais surtout JUDICIAIRES.. Et là on a besoin de capter l’attention du jury.. Pas avec des généralités, ça capte pas la généralité !!!!

Dans le lot des accroches que vous devez savoir faire, voilà quelques exemples….

=> la définition de cette chère Yvette… Bien sur mais attention que environnement est implicite et que vous devez quand même vous occuper de « milieux » !!!!
=> des événements.. On me donne 1827, 7.5 MM ha de forêts en France / 1769 invention de la machine à vapeur/1971 ministère environnement… Ce n’est qu’un point de départ… On y reste une phrase ou deux et on essaye de poursuivre avec les définitions des termes, les bornes et les enjeux…. Si vous avancez « Le XIXe marque une rupture dans le mode de vie des populations« , il faut préciser pourquoi, parce que comme cela c’est trop vague !
=> un exemple de l’actu… Certains sont partis des feux de forêts dans les Landes cet été… Et les élèves qui ont fait n’ont pas exploité à fond cet exemple car en fait la forêt des Landes est artificielle, elle a été plantée sous Napoléon III, en pleine RI qui a consommé énormément de bois… Entre la référence à la RI, la plantation dans le but de l’exploitation, donc une espèce de protection dans le but de mieux exploiter, et l’actualité des incendies, conséquences des changements climatiques, cet exemple là c’est du feu… Euh, ok,  d’accord, le « feu » c’est un peu violent, disons que c’est tarpin pile dans le sujet qui , d’ailleurs, vous amène à réfléchir comment l’humain a d’abord du s’adapter, comme il a pu, puis la RI a permis de maîtriser l’environnement et le milieu, ou du moins de le croire, car aujourd’hui, c’est l’environnement qui nous oblige à nous adapter.. Et là tout votre cours prend du sens…

=> Rien ne vous empêche de refaire votre intro, et de nous l’envoyer pour vérification…

=> dans le fond du problème le schéma de votre manuel HGGSP p 375 devrait vous permettre de gérer => protection = préservation + conservation… quand on met à coté préservation et protection on détourne les termes scientifiques, et on assimile protection à conservation c-a-d protection tout en gardant un contact société-milieu… Ne pas hésiter à écrire que le sujet sépare protection et préservation alors que la préservation est déjà une protection, donc cela veut dire qu’en terme de protection on parle en fait de conservation.. Et vous retrouvez ce qu’on a dit en cours !!!!

=> si j’osais….?
Le XIXe siècle semble une période paradoxale : alors que le développement des sociétés européennes les éloignent de la religion, les capacités techniques leur permettent de réaliser le souhait biblique de Dieu adressé  à l’homme et la femme qu’il vient de créer : « remplissez la terre et soumettez la ». [NB vous pouvez poser la citation au début, ça met encore mieux le feu, mais il faut recaler le discours… !] La Révolution industrielle semble permettre de réaliser cette soumission et exploitation. Considérée comme un ensemble de mutations dans les techniques et les modes de production, cette révolution bouleverse le quotidien des humains et la vie de l’environnement. Si Yvette Veyret définit celui ci comme « les relations d’interdépendances qui existent entre la nature, l’homme et les sociétés », l’emploi de « milieux » dans le libellé insiste sur le vivant qui est confronté aux sociétés. Quand aujourd’hui, au début du XXIe siècle, les spécialistes de l’environnement disent que les changements affectant le climat sont profonds au point de modifier l’équilibre général du système Terre, il est possible de se demander en quoi les changements de la révolution industrielle au XIXe et leur conséquences ramènent l’humanité dans la situation pré-industrielle de très forte dépendance et d’une nécessité impérieuse de s’adapter….. reste le plan à annoncer…..

Salut les Padawan-e-s

Sur le sujet qui ne me concerne pas, les forêts, j’aimerais bien trouver une réflexion dans les intros plutôt qu’une litanie de définitions qui se bousculent !!! Vous pouvez pas tester un truc du style, La forêt landaise, aménagée au XIXe siècle, a été l’objet d’un megafeu l’été dernier, ce qui pose la question des conséquences anthropiques sur le milieu forestier. Les incendies de forêt, c’est-à-dire concernant un espace de plus de 5000 m² dont le couvert boisé est d’au moins 10%, ne sont pas une nouveauté. La présence humaine a toujours provoqué ces événements, mais aujourd’hui ils prennent une ampleur nouvelle. Face aux évolutions, les sociétés humaines, y compris en France, ont toujours posé des décisions. Mais pour exploiter une forêt, c’est-à-dire pour utiliser le bois, il est nécessaire d’organiser cette exploitation au risque de voir la ressource disparaître. La protection peut donc être mise en place pour permettre une meilleure exploitation. Cette protection peut aller jusqu’à la préservation, à savoir une protection rendant impossible le contact avec la société humaine. Il est donc possible de se demander dans quelle mesure la gestion de la forêt en France a suivi différentes orientations depuis les décisions de Colbert au XVIIe.

de mon point de vue les réflexions à ne pas lâcher sur ces deux sujets de dissert (dont personne n’a souligné le choix, puisque vous deviez rédiger des sujets déjà défrichés en cours… c’est pas cool ??)  sont :
–  dans le sujet I, il s’agit de voir que les sociétés humaines sont passées de la prédation (exploitation sans retenue, celle du prédateur, du chasseur… et je préfère « prédation » à « surexploitation »… les mots en « sur » sont toujours un peu surfaits, superfétatoires, toujours plus… c’est très relatif en plus…) à la conservation et la perspective s’en trouve complètement modifiée. On ne protège plus pour pouvoir exploiter demain, pour avoir une meilleure ressource, mais parce qu’on sait que si les conditions des milieux se dégradent, c’est toute la vie humaine qui se dégrade. Le milieu n’est pas ce qui est autour l’humain, mais ce qui est avec l’humain… Certains n’ont pas forcément compris (mais il est encore temps !) que cela avait son parallèle dans la question historique.. Étudier la nature en elle même ou son évolution c’est une chose, mais peut-on vraiment l’étudier sans sa relation aux sociétés… Faire une histoire environnementale aujourd’hui c’est adopter la perspective de mettre l’histoire de l’humain en lien avec l’histoire de son milieu… On en revient un peu à cette époque où l’humain dépendait de son milieu, après des périodes de prise de pouvoir sur les milieux, aujourd’hui, avec les conséquences des changements climatiques, les sociétés se retrouvent menacées par les conséquences biologiques des pressions anthropiques. Un tsunami est un tsunami. L’augmentation de la fréquence peut venir de changements naturels ou pas… Et la science nous dit que les activités humaines ont bien entamé le « naturel »… D’où l’anthropocène, mais c’est une idée actuelle, même si on le fait commencer au XIXe, c’est une vision d’aujourd’hui.. Les contemporains de la RI étaient au contraire très fiers de ce qu’ils faisaient, et regardaient avec dédain cette nature imposant des conditions à l’humain… Oui dès le XIXe il y a des réactions, on le verra dans le cas des USA, mais ce qui domine la pensée du XIXe et du XXe c’est que le progrès va toujours dans le bon sens.. La 2GM a mis fin à à cette vision positiviste idyllique et prométhéenne… Multiplier les machines à tuer se faisait depuis longtemps, mais en arriver à vouloir éliminer des populations entières… La science le permettait… On prend du recul depuis.. Et les prises de conscience des années 1970 ont donné naissance à la vision actuelle de cet Anthropocène, cette prédation sociétale sur les milieux, ce nécessaire recul, ce nécessaire respect des milieux… Un plan en 2 parties XIXe / XXe-XXIe  paraît pertinent…

-dans le sujet II, il s’agissait de peser les choix entre les différentes options  (exploiter, protéger soit en conservant, soit en préservant) à propos de la forêt… La logique de protéger pour mieux exploiter a parfois échappé à votre analyse… Attention que prendre conscience de l’environnement pour lui-même est une attitude très récente… et même pas forcément générale aujourd’hui…. Colbert protège la matière première de sa flotte… Les mesures du XIXe protègent une ressource courante et vitale pour la population et l’industrie… A une traverse en bois tous les 2 mètres environ, oui, le chemin de fer consomme beaucoup d’arbres !!! Les incendies et les méga-feux semblent la même chose, mais ne le sont pas vraiment. Conséquences de l’anthropisation, oui, mais l’ampleur et la surface, montre l’incapacité humaine d’y remédier… Donc l’humain crée des phénomènes qu’il n’est pas toujours capable de maîtriser.. Les 3 parties chronologiques reviennent souvent, et ça passe.. En revanche le plan interdit exploitation/protection/préservation a été rarement pris.. Attention !

paroles…

Dans La gouvernance par les nombres, A Supiot prend le temps de mettre en parallèle deux types de vocabulaire.. Celui du « gouvernement », cette manière de diriger les humains qui nous vient du passé, et celui de la « gouvernance », qui elle est plus récente, associant les tenants du gouvernement d’hier et d’autres acteurs, y compris les nombres (donc la machine…) ! A déguster en période de bon moral, car tout un pan de l’esprit nos références administratives et démocratiques disparaissent….

BIBLIO EMC

Démocratie – Terminales

A ESQUERRE, Liberté, Vérité Démocratie, Climats, 2025 [ALC] 323 ESQU
Y MOUNK, Le peuple contre la démocratie, L’Observatoire, 2018
I de MECQUENEM (dir), Crise de la raison publique, Hermann, 2022
G DELANNOI, La nation contre le nationalisme, puf, 2018
B. PATINO, La civilisation du poisson rouge, Grasset, 2019
A SEN, La démocratie des autres, Rivage, 2006
N POLONY, Sommes nous encore en démocratie ?, l’Observatoire, 2021
J SALEM, Élections, piège à cons ?, Flammarion, 2012
J-W MULLER, Qu’est-ce que le populisme ?, PP, 2016
C MORIN, Le populisme au secours de la démocratie ?, Gallimard, 2021
L BLONDIAUX, Le nouvel esprit de la démocratie, Seuil, 2008
R HABECK, Du langage en politique, Petits matins, 2018
R SUE, Le spectre totalitaire, LLL, 2020
B STIEGLER C PEBARTHE, Démocratie ! Manifeste, Bord de l’eau, 2023
J VIARD, L’implosion démocratique, L’aube, 2019

L THURAM, La pensée blanche, Ph.Rey, 2020
R EDDO-LODGE, Le racisme est un problème de blancs, autrement, 2018
G NOIRIEL, Immigration, antisémitisme et racisme en France, Pluriel, 2007
G NOIRIEL, A quoi sert l’identité nationale ?, Agone, 2007
G NOIRIEL, Les gilets jazunes à la lumière de l’histoire, L’Aube, 2019

Paix ?

Vous voulez vous démarquer ? être original ? Soyez contre la guerre ! Aujourd’hui on y court à vitesses grand V !
Voilà pour nourrir votre attente de paix : le livre de JC CARRIERE, La paix, sorti chez O Jacob en 2016… Le propos sort de l’expérience des attentats de 2015-2016. L’incompréhension des occidentaux devant ces attentats, la grande force de cette folie du suicide terroriste, autant de points d’interrogation. Suscitant autant de questionnements.. La paix, telle qu’on la conçoit… Qu’est-ce d’ailleurs ? Une situation dans laquelle les jeunes hommes ne meurent pas de mort violente sur le champ de bataille ? A ce prix là , oui nous sommes en paix, et ceux qui veulent nous faire croire le contraire ne font que préparer la prochaine guerre…

Le truc dans ce bouquin c’est que l’auteur joue avec le concept.. et il le décline ! De la situation internationale complexe il passe à l’héritage des guerres ou de la paix. Et puis chemin faisant, il  en arrive à l’humain, quand même, encore et toujours !

Chapitre intitulé Foutez moi la paix ! … »Il semble bien qu’une adversité soit nécessaire à toute vie équilibrée, comme si nous devions nous colleter avec tel ou tel problème, ou obligation désagréable, ou même simplement nous trouver dans un embarras d’où nous serions les seuls à pouvoir nous sortir.
Quand à l’adversaire intérieur, l’ennemi intime, celui qui nous connaît mieux que personne, qui nous suit pas à pas et qui ne nous pardonne rien, c’est précisément dans la solitude et la tranquillité d’esprit, que je recherche, que je réclame, qu’il va retrouver toute sa force. Il est seul, à présent. Seul avec moi. Si ça se trouve, il n’attendait que ça, depuis longtemps. Les obstacles extérieurs, que je tentais d’éloigner, le tumulte, les embarras, les visiteurs inopportuns, me protégeaient peut-être au fond. Au fond de moi-même. »

Spinoza => « La paix n’est pas l’absence de la guerre, mais une vertu qui naît de la force de l’âme »

– Donnez moi un exemple de défaite
– La Victoire….

A lire à l’Alcazar=>  301 PAIX

leçon

Quand un historien, un vrai, pas seulement un docteur en Histoire qui fait des cours dans le secondaire, un vrai historien dont c’est le métier, métier qui consiste non seulement à faire des cours, à faire des recherches mais aussi à faire tourner la boutique en publiant, parce que, de gauche comme de droite, la règle venue d’outre atlantique est la règle pour tous, publish or perish, quand, donc,  un historien se met à faire sa leçon, il faut écouter…. L’ouvrage est un bel ouvrage d’histoire, mais d’une histoire réellement ancrée dans son présent. Enfin un historien qui ne se prend pas pour un angelot asexué de la Vérité ! Les irresponsables, de J Chapoutot, sous titré Qui a porté Hitler au pouvoir ? présente lentement, surement, avec tous les flash back nécessaires, la marche chaotique de Hitler vers le pouvoir. Ses coups de pied dans la fourmilière de cette histoire mastiquée comme un steack haché depuis le CM2 permettent de dépasser le vernis pour accéder à de réels événements, casser le discours pour retrouver les faits. Que le parallèle avec aujourd’hui existe, il n’en fait pas mystère, ni ne le cache, ni ne le surjoue. L’intro et la conclusion sont en lien avec aujourd’hui, bel exemple pour des apprentis scripteurs de lycée ! Mais passés ces moments de mise en perspective, il ne reste que l’histoire, les archives, les récits, les documents, les analyses. Il ne s’amuse pas à vitrioliser son analyse de son engagement politique….

Je retiendrai ce passage sur l’objectivité en histoire, p 275 et sq :

L’objectivité, on se lasse de devoir le rappeler, est, plus qu’un malentendu, un contresens assez navrant. Personne ayant lu une once d’épistémologie des sciences ne défendra cette idée : dans les sciences de la matière et du vivant, le lien entre le chercheur et sa recherche, entre le sujet connaissant et l’objet à connaître, la manière dont cet objet est construit par le questionnement du chercheur, voire l’interaction entre sa personne et la prise des mesures les plus « objectives » qui soient, sont bien connus (…) Pas d’objectivité entre sujets : elle n’est ni une réalité, ni un idéal régulateur, car elle est une ineptie pure et simple pour quiconque s’est donné la peine d’aller un peu au-delà du positivisme dans sa réflexion épistémologique, et a tenté de dépasser le stade de la terminale (…) On lui préférera l’honnêteté, qui commande à l’historien d’instruire à charge et à décharge et, lorsqu’il compare, de faire le départ entre les similitudes et la « différence des temps » pour parler comme Marc Bloch…(…)
Le départ entre passé et présent est sans doute une étape nécessaire dans la construction d’une épistémologie personnelle, une forme de « morale provisoire », pour se mettre en chemin et avancer un peu, mais on sera bien inspiré de vite dépasser ce stade infantile du déontologisme au risque d’enfoncer des portes déjà largement ouvertes et de radoter un catéchisme éventé.(…)
Le refrain des « leçons de l’histoire » était certes un apanage du plus rance des classicismes (…) On a abandonné les « leçons » par trop normatives, qui présupposaient soit une conception cyclique de l’histoire, soit une Providence divine qui, par définition, prévoyait et décidait de tout et qui, donc, pour peu que l’on s’en approchait par la foi et l’étude, permettait de lire et d’interpréter cet invraisemblable maelstrom des faits et gestes humains et d’y déceler quelque sens. (…) « ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi suivant des maximes qu’on en aurait pu en retirer. » Hegel… (…) En l’espèce, en dépit de similitudes  étonnantes, Hugenberg n’est pas Bolloré et Papen n’est pas Macron, mais leurs positions dans les configurations politiques, économiques et sociales de la France de 2025 et de l’Allemagne de 1932 sont analogues. Pas d’égalité ou d’identité terme à terme (A n’est pas C) mais une identité de rapport (A/B=C/D) (…) « Ce n’est pas parce que l’histoire ne se répète pas que les êtres qui la font -qui la sont- ne sont pas mus par des forces étonnamment semblables. » Pascal Ory….(…)
Nous réitérons avec application les erreurs les plus crasses de nos prédécesseurs. Par ignorance, par désinvolture, mais aussi par cynisme et par un égoïsme qui conduit à détruire la démocratie (en ignorant le résultat des élections par exemple), l’État (par une politique outrageusement pro-riches financée par la destruction des services publics et de tous les biens communs), voire le langage lui-même (par le mensonge permanent) et jusqu’à l’idée même de société et d’un espace commun….