Tout le monde sait que sur les réseaux sociaux on ne doit pas dire n’importe quoi. Et pourtant ça continue.. on se croit non concerné, on se croit à l’abri, on pense que le « système » a tord, que les adultes exagèrent… On pense qu’on a raison d’insulter et de répondre à l’insulte par l’insulte. C’est l’occasion de rappeler que dans un Etat de droit, la vengeance n’est pas reconnue et est illégale. Les choses doivent s’arrêter avant. La dénonciation d’insultes n’est pas une faiblesse, c’est un devoir de citoyen. Quand le mal est fait, on se bat pour sa cause, on victimise, on sanctionne, on condamne… C’est une autre chanson… C’est là que les adultes prennent le relais et que tout prend un sens qu’on n’avait pas forcément voulu au départ….
La prévention, c’est agir là où il n’y a pas de problèmes pour les éviter. Ce n’est pas chercher des problèmes là où il n’y en a pas….
L’insulte, même pour rire, n’est ni pertinente, ni légitime. Avant même de parler de racisme, parlons de la manière dont nous acceptons nos différences… Rien de plus anodin que de se moquer de sa coiffure ou de la manière dont il s’habille, dont elle se maquille, de ses gestes maniérés… c’est de bon ton, c’est partout sur les réseaux , dans les discussions des personnes parfois même les plus recommandables… Ce petit mépris ordinaire, c’est la porte d’entrée du refus de la différence que l’on retrouve dans toutes les « -phobies », les discriminations, le sexisme, et qui culmine dans le racisme.
Se retenir de mépriser, même à un degré infinitésimal, ce n’est pas à la mode, mais là encore c’est un devoir citoyen. Ce n’est pas facile : tous les systèmes religieux et sociaux essayent de réguler cela depuis que l’humain vit en société. Chaque époque son mode. Aujourd’hui, on refuse le « politiquement correct », et on peut imaginer qu’un « parler vrai » est plus authentique, plus sincère… De fait la haine s’exprime alors qu’elle ne le devrait pas.
Subir la haine, a priori il existe des outils contre cela, vous en trouverez quelques liens ci dessous…
Ressentir de la haine, a priori, on n’y peut rien.. Or c’est là qu’il faut agir : canaliser ses émotions. Si je te déteste, que dois je faire ? Te casser la gueule ? C’est moi qui vais prendre ! Mais dans certains systèmes mentaux, la haine pousse au geste, à l’acte. Et c’est même parfois l’honneur qui donne l’obligation de passer à l’acte…. La solution que nous pouvons tous prendre au quotidien, malheureusement pas tous, quand on ressent de la haine, c’est essayer de la mettre de côté… De ne pas lui laisser la première place. Se faire une raison. Mais rien dans notre époque nous pousse à maîtriser nos émotions. Au contraire, plus l’émotion est vive, plus elle est authentique, plus je me sens libre… Cette liberté là c’est la loi de la jungle. L’authenticité de l’émotion, c’est l’anti Etat de droit absolu. Une partie de la culture dont nous sommes abreuvés aujourd’hui, dans les jeux, dans les films, séries, romans, dans nos réseaux sociaux, est contraire à la vie en société. Le héros border line qui venge l’honneur en agissant là où les services sociaux ou la justice, l’administration en un mot, sont trop lents, c’est exactement ce qui tue notre vie en société… Et je n’ai pas l’impression que ce soit une spécialité de notre époque….
Dans les régimes totalitaires, l’Etat définit la morale et 100% des citoyens sont sensés être moraux et vertueux. Pour s’assurer de cela, l’Etat totalitaire surveille tous les aspects du quotidien des individus qui, de fait, n’ont plus ni droits, ni liberté. Dès qu’un individu sort des définitions, il est condamné. Dans la démocratie libérale, l’individu est libre de penser, agir selon ses désirs, sauf à respecter le droit. L’Etat est là pour faire respecter le droit, mais la liberté prime et tout ce qui n’est pas condamné est permis, de fait. Une grande responsabilité est laissée aux individus… Respecter les règles. Intervenir quand elles ne le sont pas.
A réfléchir
liens utiles entre autres :
http://egalitecontreracisme.fr/ce-que-dit-la-loi
https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/discrimination